mercredi 14 décembre 2011

Entre nous soit dit

Amateurs de grandes sagas familiales, ce livre est pour vous! Nous voici en effet en présence d'un  récit touchant et prenant.
Ne connaissant pas l'auteur, Cathy Kelly, j'ai donc acheté ce roman par hasard, parce que le résumé de la quatrième de couverture me plaisait bien.

Il s'agit avant tout d'une histoire de femmes. De quatre femmes, plus exactement: Rose, la mère, et ses trois filles, Stella, Tara et Holly. Chacune cherche, à sa façon, à accéder au bonheur.
Rose est mariée depuis quarante ans à Hugh. En façade, leur bonheur semble parfait: leur mariage est une réussite, Rose est admirée de tous, Hugh est un homme charmant, et ils ont élevé trois filles à qui tout semble réussir.
Stella travaille dans le milieu juridique, est divorcée et mère d'une adorable fillette. Tara est scénariste pour une célèbre série TV, et vient d'épouser son grand amour. Holly est la plus discrète et celle qui a le moins confiance en elle, mais aussi la plus fêtarde.

Mais qu'est-ce qui se cache derrière ce tableau idyllique? Et si les apparences étaient trompeuses? Car si la plupart de leurs voisins et amis les envient, les Miller ont pourtant des secrets bien cachés, prêts à éclater au grand jour.  

Ce roman traite en effet de sujets divers, tels que l'alcoolisme, l'adultère, la famille recomposée, la dépression, et on s'aperçoit au fur et à mesure de la lecture que la vie de ces femmes n'est peut-être pas aussi rose qu'elle y paraît au premier abord.

Personnellement, j'ai passé un très bon moment en compagnie de ces femmes, à suivre leurs péripéties sentimentales et familiales. Le style est fluide, bien écrit, les personnages attachants, et j'avoue ne pas avoir vu défiler les 800 pages de ce livre. 

lecture agréable

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jeudi 8 décembre 2011

Quand souffle le vent du nord

Que ceux qui croyaient le genre épistolaire mort se détrompent... Nous voici en présence d'un roman du genre, quoique plus moderne, puisqu'il s'agit ici d'un échange de mails. 

Tout commence avec un mail d'Emmi Rothner au magazine "Like", dont elle souhaite se désabonner. Mais une faute de frappe change la donne: le courrier de retrouve dans la boîte mail d'un certain Leo Leike. Une simple erreur de lettre qui va bouleverser leurs vies... 
Car commence alors une correspondance assidue entre Leo et Emmi, la curiosité laissant peu à peu place à une véritable complicité, et ce malgré leurs personnalités totalement différentes.
 
Daniel Glattauer retranscrit les divers sentiments (démultipliés) qu'une relation par internet peut faire naître au fil de son roman: l'attente, le désir, l'espoir, la jalousie... On assiste à la naissance du sentiment amoureux, car c'est un véritable coup de foudre qui frappe Leo, déprimé suite à une rupture, et Emmi, mariée et "heureuse en ménage". Pourtant, ils ne se verront pas une seule fois au cours du roman!

C'est d'ailleurs, à mon avis, l'un des points faibles du récit. Les deux héros rêvent de se rencontrer, de voir s'ils correspondent à l'image qu'ils se sont faite l'un de l'autre, mais cela n'aboutit jamais: ils le veulent, puis finalement ne veulent plus, les contretemps et mauvaises excuses s'enchaînent, et au bout d'un moment cette situation devient répétitive et un peu lassante.
 
Un autre détail m'a dérangée: le mail qu'envoie le mari d'Emmi à Leo. A partir de cet instant, le récit s'accélère, jusqu'à une fin que j'ai pour ma part trouvée bâclée et trop abrupte, qui fait que je suis restée sur ma faim... Mais peut-être cette fin qui n'en est pas une est-elle due au fait qu'il existe une suite des aventures de Leo et Emmi, La septième vague...
 
Honnêtement, je ne sais pas si je lirai la suite de ce roman, car cette succession de mails m'a paru quelque peu indigeste par moments: un dialogue face à face aurait peut-être allégé l'atmosphère!
Sous réserve, donc.
 
 
lecture agréable

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dimanche 4 décembre 2011

Oubliez-moi

Je connaissais Stéphane Bern le chroniqueur, le spécialiste des têtes couronnées, je découvre aujourd'hui Stéphane Bern le romancier.

Oubliez-moi raconte l'histoire de Noëlle Robert, une actrice qui au sommet de sa gloire a décidé de tout quitter pour s'installer sur une île grecque. Comme chaque été, I Xeni (qui signifie "l'Etrangère", comme les habitants l'appellent) loue sa villa à des touristes. Mais cette année, la vieille dame se fracture la cheville, ce qui l'oblige à partager sa maison avec les locataires. 
S'ensuit une histoire un peu brouillon, entre une mère un peu psycho-rigide, un père qui se fiche de tout, un fils aîné qui ne jure que par le surf et les boîtes de nuit, une fille cadette (Camille) qui rêve de faire partie des people, et la petite dernière plus que choyée.

En rendant visite à la vieille dame, Camille aperçoit une photo dédicacée de Marlon Brando au bras d'une belle jeune femme (Noëlle, évidemment). Intriguée, elle souhaite en savoir plus. Peu à peu, Noëlle se livre et raconte, et entre elle et la jeune fille désireuse de devenir journaliste se noue une solide amitié.

Ce qui aurait pu être un roman de plage sympa et distrayant ne l'est malheureusement pas vraiment. Querelles de famille, clichés sur les touristes, histoires de famille rocambolesques, vocabulaire culinaire grec, Stéphane Bern ne nous épargne rien. On a l'impression parfois de feuilleter un guide touristique, dont l'auteur aurait ici fait un simple copier-coller. Seules les scènes de disputes familiales parviennent à arracher un sourire.

J'avoue au final m'être attendue à beaucoup mieux, surtout que le résumé au dos du livre m'avait vraiment donné envie. L'histoire de Noëlle et sa volonté de retourner à la vraie vie et à l'anonymat sont touchantes, mais j'ai trouvé le reste plutôt indigeste: M. Bern a certainement voulu trop en faire.

Au final, je crains que le titre du livre ne devienne malheureusement une réalité: oubliez-moi, un très bon choix pour un roman vite lu et effectivement vite oublié.

lecture décevante

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jeudi 1 décembre 2011

Le coeur d'une autre

La quatrième de couverture de ce roman laissait présager la lecture d'une bluette sentimentale un peu guimauve, fort heureusement il n'en est rien. Ce court livre n'a pas duré bien longtemps, grâce à son histoire et ses personnages sensibles et attachants.

Le cœur d'une autre, c'est l'histoire de Bruce, quadragénaire bourru, mari volage, et adepte des soirées TV, de la bière et de la cigarette. Mais voilà que la nouvelle tombe: il souffre d'une défaillance cardiaque, et il lui faut une greffe. Celle-ci va lui changer la vie...
Car ce nouveau cœur permet à Bruce de prendre un nouveau départ, et de nombreux changements vont intervenir dans sa vie.
Lui qui ne connaissait pas l'Italie se passionne soudain pour Florence et pour le peintre Ucello. L'homme au côté un peu ours des cavernes et misogyne se révèle être capable de tendresse, d'humour, sa vision des femmes et de la vie change au même rythme que sa garde-robe ou que ses goûts culinaires. Il apprend à redécouvrir son fils, rencontre une femme...

On a l'impression que Bruce a reçu bien plus qu'un organe: ici, le cœur reçu, c'est aussi une humanité, des sentiments, une deuxième chance: une nouvelle vie.
Mais peu à peu, Bruce s'étonne de ces changements: pourquoi Ucello lui procure-t-il de telles émotions? Pourquoi l'ancien droitier se révèle-t-il d'un coup gaucher?
Malgré le secret médical, Bruce décide alors d'en savoir plus sur son donneur. Se pourrait-il que ce cœur qu'on lui a greffé ait gardé des souvenirs de son ancien propriétaire? Déstabilisé, il apprend que son donneur est une femme, et décide alors de partir à la rencontre de sa famille et de son passé...

Certes, l'histoire paraît un peu surnaturelle, mais ce mélange entre invraisemblable et réalité de la vie d'un greffé rend l'ensemble agréable à lire, et personnellement tout cela m'a beaucoup plu...
Ce deuxième essai avec Tatiana de Rosnay s'avère donc concluant, et j'espère pouvoir en dire autant si d'aventure je lis un autre de ses romans.

Coup de cœur!

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dimanche 27 novembre 2011

Le livre des choses perdues

En fouinant au rayon fantasy de mon libraire, je suis tombée par hasard sur ce roman. John Connolly, auteur de polars noirs, est surtout connu pour sa série mettant en scène le détective privé Charlie Parker. 
Mais l'homme écrit aussi des romans jeunesse, empreints d'imaginaire et de fantasy. Une mise en garde cependant: Le livre des choses perdues n'est, selon moi, pas à mettre entre toutes les mains, surtout celles des plus jeunes. Honnêtement, si j'avais lu ce livre à douze ans, j'en aurais fait des cauchemars pendant plusieurs nuits. Je trouve qu'il vaut mieux le réserver à un public déjà plus mature et averti.

J'avoue avoir eu du mal à entrer dans l'histoire. Ce roman est pourtant bien écrit, mais je n'arrivais pas à m'attacher aux personnages. Puis, petit à petit, la magie opère, et il devient extrêmement difficile de reposer ce livre.

L'histoire est celle de David, un garçon de douze ans inconsolable depuis la mort de sa mère. Son père ne tarde pas à se remarier avec Rose, et à avoir un autre enfant. La guerre couve, chose que David a du mal à comprendre, et tous se sont réfugiés à la campagne, dans la maison de Rose.
Le garçon ne s'entend pas avec sa belle-mère, qui à ses yeux est une usurpatrice. Il se réfugie donc dans les livres, passion qu'il partageait avec sa mère lorsqu'elle était encore en vie, et plus particulièrement dans les contes.
Mais une nuit, David entend la voix de sa mère, l'appelant à l'aide: il décide donc de franchir la brèche d'un mur tout au fond du jardin de la maison, puisque c'est de là que vient sa voix. Dès lors, David bascule dans un autre monde, peuplé des créatures qu'il rencontre habituellement dans ses livres. Malheureusement, toutes ne sont pas animées des meilleures intentions...

J'ai finalement assez bien accroché à l'histoire, qui pour moi ne devient intéressante qu'à partir du moment où David franchit la brèche séparant le monde réel du monde imaginaire.
La lecture peut se faire à plusieurs niveaux: la simple transformation des contes de fées, la cruauté du monde réel et de la guerre, le passage de l'enfance à l'âge adulte, la confrontation à la mort...
Pour finir, je réitère ma mise en garde: à ne pas mettre entre toutes les mains!

lecture agréable

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vendredi 11 novembre 2011

De pierre et de cendre

J'ai découvert ce livre tout à fait par hasard chez mon libraire. Le résumé me faisant penser à un roman de Wilkie Collins, j'ai décidé de suivre mon instinct et de l'acheter.
Effectivement, dans la biographie de l'auteur, on peut lire de Linda Newbery qu'elle est la "digne héritière de Wilkie Collins et de Charlotte Brontë". 
Je trouve la comparaison plutôt juste: comme ses illustres prédécesseurs, Linda Newbery a le goût de l'intrigue, et le talent pour raconter des histoires.

L'histoire, justement, est celle de Samuel Godwin, un jeune artiste peintre engagé par le riche M. Farrow pour enseigner l'art et le dessin à ses filles Marianne et Juliana. 
Mais Samuel va vite découvrir que les apparences sont trompeuses, et que tous semblent cacher un lourd secret...

Au premier abord, ce livre semble être très largement inspiré de La dame en blanc de Wilkie Collins.
En effet, les héros sont deux jeunes artistes prometteurs, engagés par de riches hommes pour distraire leurs filles.
Tous deux arrivent à une heure avancée de la soirée dans la demeure de leur futur mécène, et ils y font chacun une rencontre assez étonnante: une jeune femme en blanc, Anne, pour Jonathan; Marianne pour Samuel. Toutes deux sont assez fragiles psychologiquement. Anne est internée dans un asile privé, Marianne quant à elle est victime d'hallucinations et de crises de somnambulisme. Chaque apprenti professeur tombe également amoureux d'une de ses élèves. Jonathan tombe sous le charme de Laura Fairlie, Samuel sous celui de Marianne.

Mais fort heureusement, les ressemblances s'arrêtent là. L'intrigue se déroule petit à petit, et bientôt apparaissent les premiers secrets.
Le principal d'entre eux concerne l'une des sculptures de la demeure de M. Farrow: le Vent d'Ouest. La maison, baptisée Fourwinds, doit en effet son nom à quatre sculptures, chacune représentant un vent, et occupant un mur de la maison. Mais l'Ouest manque à l'appel, et cela trouble la tranquillité d'esprit de la jeune Marianne.

Le sculpteur, Gideon Waring, n'a semble-t-il pas achevé son travail, et Samuel tient absolument à connaître la raison de son brusque départ. Pourquoi l'artiste a-t-il été renvoyé? Le Vent d'Ouest aurait-il déplu à son commanditaire? Si elle a jamais été terminée, alors où se trouve la sculpture?
De même, quelle est la raison du subit renvoi de l'ancienne gouvernante, Mrs Eliza Dearly? Et quel but secret semble poursuivre Charlotte Agnew, sa remplaçante? Souhaite-t-elle, à l'instar de Jane Eyre, obtenir les faveurs du maître de maison? Enfin, Mrs Farrow est-elle morte accidentellement, ou s'est-elle suicidée?

Très honnêtement, nous sommes là en présence d'un très bon roman, très agréable, et qu'il est difficile de lâcher une fois qu'on l'a commencé. Certaines choses paraissent vite évidentes, notamment en ce qui concerne Juliana et la raison pour laquelle elle refuse de se marier, malgré tout il n'y a aucune raison de bouder son plaisir.

Personnellement, j'avais hâte de connaître la fin, d'avoir enfin des réponses à toutes les questions soulevées par les différentes énigmes. J'avoue cependant avoir été quelque peu déçue. J'ai trouvé la fin trop abrupte, comme si l'auteur soudain avait hâte d'en avoir terminé. Je n'avais pas imaginé que l'histoire se terminerait de cette façon. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je n'ai pas classé De pierre et de cendre dans la catégorie des coups de cœur, car à mon avis ce roman méritait une toute autre conclusion.

lecture agréable

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dimanche 30 octobre 2011

The Luxe, tome 1 - Rebelles

Ce livre d'Anna Godbersen me faisait de l’œil depuis un bon moment déjà... Il faut dire que j'aime beaucoup l'époque à laquelle il se situe, fin du XIXè siècle: l'élégance des plus hautes sphères, leurs traditions, leurs codes, leurs ambitions et leurs secrets... Je dois aussi avouer que la robe que l'on voit sur la couverture de l'édition brochée n'est pas pour rien dans mon choix et il est même dommage qu'elle n'ait pas été conservée pour la version poche... 
 
Ce roman nous plonge dans l'univers de ce que l'on pourrait considérer comme l'ancêtre de notre actuelle "jet set". 
Chaque chapitre débute avec un extrait soit de journal, soit de lettre, ou encore de billet échangés entre les personnages. On y apprend dès la première page la disparition tragique d'une jeune fille issue d'une de ces grandes familles: Elizabeth Holland. Le livre s'ouvre donc sur une scène de funérailles, toute la bonne société new-yorkaise est en deuil.
Dans les chapitres suivants, nous remontons le temps de quelques mois, et apprenons les évènements qui ont conduit à ce drame.

Les défauts que l'on peut reprocher à ce livre sont une fin trop prévisible (on peut la deviner dès le moment où Elizabeth et Henry se retrouvent fiancés), et des personnages parfois un peu caricaturaux.
L'héroïne (Elizabeth, donc), élégante, bien élevée, est polie à en être presque trop lisse; le séducteur (Henry) est riche, beau et cynique; et la peste (Penelope) est  prête à tout pour arriver à ses fins. Mais sous leurs dehors policés se cache leur vraie nature...

Une fois encore, il ne s'agit pas ici de grande littérature, mais d'un roman jeunesse, que pour ma part j'ai trouvé bien écrit, dans un style fluide et rythmé. Je peux même avouer en toute honnêteté avoir passé un très agréable moment, et je pense continuer l'aventure avec les prochains tomes (Rumeurs, Tricheuses et Vénéneuses).
 
lecture agréable

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Mon avis sur les autres tomes:
Tome 3 - Tricheuses
Tome 4 - Vénéneuses

samedi 22 octobre 2011

Le scandale Modigliani

Cela faisait quelque temps que je n'avais pas lu de livre de Ken Follett. L'erreur est aujourd'hui réparée avec Le scandale Modigliani.
 
Nous sommes en présence d'une édition inédite d'un des premiers romans de Ken Follett, et cela se ressent: le style est moins incisif et les personnages, moins fouillés, manquent de profondeur. Sans doute est-ce la raison pour laquelle il n'avait pas voulu le publier jusqu'ici. On est en effet bien loin des grandes sagas comme Les Piliers de la Terre...

Le scandale Modigliani est un roman court, et son style léger donne un peu de rythme et de pétillant à une intrigue quelque peu pâlichonne.

Une jeune étudiante, qui a choisi de parler dans sa thèse des effets du haschich sur la peinture, découvre l'existence d'une toile peinte par Modigliani sous l'influence  de la drogue. Elle décide donc de se lancer sur les traces du chef-d’œuvre perdu.
Seulement voilà, elle n'est pas la seule à convoiter ce trésor: un galeriste en proie à des soucis domestiques et financiers, et un collectionneur de tableaux sont aussi sur ses traces.
 
Ajoutez à cela des faussaires doués et ingénieux qui décident de peindre des faux afin de se venger de ceux qui les ont sous-estimés, et vous obtenez ce qui est qualifié de "course-poursuite échevelée" dans le résumé du roman. Certes, les protagonistes voyagent de Londres à Rimini en passant par Paris, mais c'est tout de même un peu mince...

Si vous vous attendez également à trouver entre ces pages plus de renseignements sur le monde de l'art, sur le commerce des tableaux ou sur Modigliani lui-même, passez votre chemin: ce n'est malheureusement pas ici que vous trouverez ce que vous êtes venu chercher...
 
lecture décevante
 
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vendredi 14 octobre 2011

Xanth, tome 1 - Lunes pour caméléon

Xanth, c'est une série de 34 livres (dont seulement 9 réédités en français) issue de l'imagination de Piers Anthony.
C'est un monde de fantasy, plein de magie et de créatures aux noms poétiques (je pense à l'homme-arbre François Paumier) ou sauvages (comme la mite-railleuse). Les jeux de mots et l'humour foisonnent. On y trouve aussi des créatures telles que les centaures (mention spéciale à Chérie), les harpies, ou encore les dragons...
 
Tout le monde à Xanth possède un pouvoir magique. Tout le monde, ou presque... Car Bink, le héros de ce premier tome, en est dépourvu. Or, tout habitant de Xanth n'ayant pas découvert son pouvoir avant l'âge de vingt-cinq ans se retrouve banni, et exilé en Vulgarie (qui n'est autre que notre monde, terne car dépourvu de la moindre magie). Et il n'y a forcément rien de pire que la Vulgarie pour quiconque vit à Xanth. 
Bink décide donc de se rendre chez le Bon Magicien Humfrey afin que celui-ci lui apprenne s'il a ou non un pouvoir, ainsi que la nature dudit pouvoir. Mais le château du magicien ne cesse de changer d'apparence, et la route est semée d'embûches... De plus, Humfrey ne donne droit qu'à une seule question, et ce en échange d'un an de services. Bink sera-t-il contraint à l'exil?
Rencontres cocasses (la belle Wynne, la sorcière Iris) ou dangereuses (le dragon de l'abîme) jalonnent le parcours de Bink. Arrivera-t-il à rencontrer le Bon Magicien? A-t-il un pouvoir? Sera-t-il exilé? 
Cela, je vous laisse le découvrir par vous-même...
 
Personnellement, je ne lirai pas la suite de Xanth. J'ai eu beaucoup de mal à accrocher à l'histoire, je l'ai trouvée trop longue à démarrer. Pour moi, ce livre ne devient intéressant qu'une fois que l'on a dépassé la première moitié.
La critique que j'avais lue sur un autre blog m'avait pourtant donné envie, mais rien n'y a fait: je me suis ennuyée...
Il est vrai qu'il faut planter le décor de cette monumentale saga, présenter les divers personnages, mais cette lenteur a fait que j'ai failli à plusieurs reprises poser ce livre pour ne pas le reprendre.
 
L'aventure s'arrête donc ici pour moi, malgré des jeux de mots à foison et des personnages attachants (même Trent, si si)...
   
lecture décevante
 
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vendredi 30 septembre 2011

Premier regard

C'est la première fois que j'ouvre un livre de Nicholas Sparks... Je crois même que c'est la première fois que j'entends parler de cet auteur, pourtant Premier regard est loin d'être son premier roman...  

Vous souvenez-vous du film Une bouteille à la mer avec Kevin Costner et Robin Wright? Eh bien le roman dont a été tiré ce film nous vient de ce même Nicholas Sparks dont je m'apprête à vous parler aujourd'hui.
Je viens en effet de terminer son roman Premier regard, et c'est avec une petite boule à l'estomac que je le referme.   Bien sûr, ce n'est pas de la grande littérature, mais c'est un livre sympathique, sans prétentions, et si vous aimez les mélos alors il est fait pour vous.  

Contrairement à ce que l'on pourrait croire après avoir lu le résumé de la 4ème de couverture, le thème essentiel de ce roman n'est pas le couple, l'infidélité, ou juste l'amour: il y est avant tout question de coup de foudre. Existe-t-il vraiment, ou est-ce un simple phénomène chimique? Mythe ou réalité? Jusqu'où sommes-nous prêts à y croire? C'est à cette question que va répondre le personnage principal de ce livre.

Jeremy Marsh, journaliste new-yorkais à la carrière prometteuse, laisse tout tomber du jour au lendemain pour partir s'installer dans le petit village de Boone Creek, d'où est originaire Lexie, une jeune femme qu'il a rencontrée lors d'un reportage.
Ils ne se connaissent que depuis six semaines à peine, mais sont déjà persuadés d'être faits l'un pour l'autre. Ils décident donc de se fiancer, puis de se marier, d'autant plus que Lexie est enceinte.
Pour Jeremy, le changement est radical: travaux d'aménagement de leur future maison, préparation du mariage, arrivée du bébé...
 
Mais ces chamboulements ne seraient rien sans les soupçons d'infidélité qui commencent à peser sur son couple. A la suite de non-dits, le doute s'installe entre eux: sont-ils allés trop vite? Ont-ils pris suffisamment le temps de se connaître? Peuvent-ils se faire confiance? Doivent-ils se marier ou finalement attendre?
  

Je ne répondrai pas à ces questions, histoire de vous laisser découvrir par vous-mêmes cette histoire attachante. On se surprendrait presque à avoir la larme à l’œil lorsque arrive la dernière page, car la fin est plutôt inattendue, mais chut, je ne vous en dis pas plus...

lecture agréable

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jeudi 15 septembre 2011

Rendez-vous chez Tiffany

Jusqu'à présent, je ne connaissais James Patterson que comme auteur de polar. En achetant Rendez-vous chez Tiffany, je me suis même demandé s'il s'agissait bien du même homme...
Il faut dire que ce roman-là est un mélo, plein d'amour au point de devenir un peu guimauve par moments. Si vous voulez laisser parler votre côté fleur bleue et verser une petite larme, ce livre est parfait! Il suffit d'ailleurs de jeter un oeil à la couverture pour se douter de ce que les pages nous réservent... 
Jane est une fillette de huit ans, et déjà elle a la gravité d'une adulte: trop vite grandie, délaissée par des parents divorcés et accaparés par leur carrière professionnelle (la mère) et leur vie sentimentale (le père). 
Son seul moment de complicité avec sa mère réside dans le rituel du dimanche après-midi, quand elles se rendent ensemble chez le célèbre joaillier Tiffany.
Malgré cela, Jane n'est jamais seule, car elle a Michael, son ami imaginaire. Pourtant, le soir de son neuvième anniversaire, Jane apprend que Michael doit la quitter: il part en mission auprès d'un autre enfant. Il lui promet qu'elle l'aura oublié dès le lendemain.
 
Bien évidemment, ce n'est pas le cas: nous retrouvons au chapitre suivant une Jane adulte: toujours un peu ronde, empêtrée dans une improbable histoire d'amour, et travaillant avec sa mère dans sa société de production.
Elle n'a bien sûr pas oublié Michael, et lui a consacré une pièce à Broadway qui a connu un certains succès: une adaptation filmographique est même en pourparlers... Mais voilà qu'au détour d'une rue, Jane croit croiser son ami d'enfance. Est-elle folle, est-ce un effet de son imagination?
 
Mais Michael est bel et bien de retour, et lui non plus n'a jamais oublié Jane. De leurs retrouvailles va évidemment découler une histoire d'amour.
Mais deux questions restent sans réponse: pourquoi Michael est-il revenu? Et qu'est-il en réalité? Ami imaginaire, ange, ou humain?
 
Au final, nous voilà avec un petit livre sympathique, mais qui ne restera pas dans les annales...
On sent malgré tout que James Patterson n'est pas dans son registre habituel. Par moments, son récit s'embourbe dans les bons sentiments, et certaines scènes font quelque peu cliché.
En bref, Rendez-vous chez Tiffany est un bon roman de plage, vite lu et aussi vite oublié.
 
lecture décevante
 
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lundi 29 août 2011

L'Âme du Temple

J'avoue que j'ai toujours beaucoup aimé tout ce qui se rapporte aux Templiers. Je trouve leur histoire tout simplement fascinante...
 
Chevaliers du Christ, défenseurs de la chrétienté et de la Terre Sainte, ordre religieux et militaire ne dépendant de personne sauf du Pape lui-même, propriétaires de vastes commanderies et propriétés, banquiers des rois, ils ont connu le respect, la victoire, avant de subir une chute des plus spectaculaires...

Alors en voyant qu'une trilogie leur est consacrée, parlant d'une société secrète au sein même de cet ordre déjà très secret, je ne pouvais pas résister... Il faut dire que les derniers livres que j'ai lus au sujet des Templiers n'ont pas été à la hauteur de mes attentes: certes, le sujet fascine et inspire toujours autant, mais la façon dont il est traité n'est pas forcément des plus heureuses. De ces chevaliers, on ne retient que les légendes: leurs rites secrets d'initiation, ou encore leur fameux trésor...

Dans L'Âme du Temple, on sent que l'auteur Robyn Young a fait un véritable travail de recherche, la liste de ses sources est d'ailleurs assez impressionnante, et chacune de ses pages criante de vérité. Personnages réels et fictifs se mêlent à merveille dans cette trilogie qui a le mérite de nous tenir en haleine du début à la fin.


L'Âme du Temple suit le parcours de William Campbell, fils de Templier qui aspire à devenir lui-même chevalier. Autour de lui gravitent ses amis Garin et Simon, mais aussi Elwen, Robert de Paris, Everard... La galerie de personnages est riche et foisonnante, mais chacun a un rôle bien défini à jouer.

Le premier tome commence avec le vol dans une commanderie templière du "Livre du Graal", qui renferme les écrits de l'Anima Templi, société secrète oeuvrant au sein même du Temple. Le contenu que renferme cet ouvrage seraient des plus compromettants pour l'Ordre, il est donc urgent de le retrouver au plus vite. Et c'est bien sûr à Will que revient cette lourde tâche... De ses débuts comme simple sergent à son initiation, de la campagne normande aux rives de la Méditerranée, de Paris aux remparts d'Acre, nous suivons Will dans les aventures qui feront de lui un homme et un chevalier accomplis.

Il est vrai que l'auteur a parfois recours à des ficelles maintes fois utilisées: la rivalité entre Will et Garin, le fils qui veut à tout prix ressembler à son père, la culpabilité de Will concernant la mort de sa soeur, ou encore son amour impossible pour Elwen... Rien de tout cela n'a cependant entaché mon plaisir à lire cette trilogie, je l'ai trouvée passionnante de bout en bout (il n'y a que le tome 3 que j'ai trouvé un peu moins bon).

De l'aventure, de la romance, de l'Histoire, tout est réuni pour nous faire passer un agréable moment, alors pourquoi bouder son plaisir?


Coup de coeur

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dimanche 3 avril 2011

Le voisin

Jusqu'à présent, j'avoue qu'aucun des romans de Tatiana de Rosnay ne m'attirait vraiment.
Pourtant, aujourd'hui j'ai changé d'avis, car en me rendant chez mon libraire, j'ai avisé sur l'un de ses présentoirs Le voisin.
A partir d'une histoire somme toute banale, l'auteur construit une intrigue solide et palpitante, où l'angoisse monte petit à petit...

Colombe Barou est une  femme sans histoires. Un mari souvent absent pour raisons professionnelles, des jumeaux de onze ans, et un travail de "nègre" guère épanouissant: tel est le quotidien de cette femme tellement discrète qu'elle en devient transparente. En bref, une vie ordinaire...

Et puis un jour, Colombe emménage dans l'appartement de ses rêves. Bien sûr, son mari est absent à cause de son travail, et c'est avec ses fils qu'elle prend possession des lieux. Tout est parfait, idyllique presque. Mais c'est sans compter sur ce bruit, qui la réveille toutes les nuits. La première fois, Colombe pense qu'elle est simplement déstabilisée à cause du déménagement, qu'elle n'a pas encore pris ses repères.
Mais, nuit après nuit, le bruit se répète, et Colombe est la seule à l'entendre. Car le pire, c'est qu'il ne se manifeste que quand elle est seule, et du coup personne ne la croit. Devient-elle folle? Ce bruit n'est-il que le fruit de son imagination? Et surtout, pourquoi son voisin a-t-il décidé de s'acharner sur elle?

Le voisin, parlons-en justement... Qui est cet homme qui semble prendre un malin plaisir à la réveiller toutes les nuits?
Léonard Faucleroy est médecin, et d'après ses voisins c'est un homme charmant, discret, rien à voir avec le monstre de perversité qu'imagine Colombe. De ce fait, elle ne sait plus qui ou quoi croire.
Et si le personnage du voisin est absent pendant la quasi-totalité du roman, sa présence, elle, se fait de plus en plus imposante dans la vie de Colombe.

Peu à peu, Colombe change de vie: elle, la femme, épouse et mère parfaite se transforme au fur et à mesure qu'elle perd le sommeil. Même son mari, qui n'est pas souvent là, en prend conscience, et en vient à la soupçonner d'avoir un amant. Comment réagir quand, en rentrant de ses déplacements, il trouve son épouse hagarde, épuisée, à cause d'un soit-disant bruit que personne n'entend à part elle?
Et ce bruit, elle en vient à le guetter, à l'attendre comme un rendez-vous, il devient son unique obsession...

A la fois thriller, récit d'une quête de liberté, et portrait d'une femme allant jusqu'au bout d'elle-même, ce roman se dévore. On a hâte de connaître la fin, de voir si Colombe va s'en sortir, et si oui, comment.
Comme le dit le résumé: vous ne verrez plus jamais votre voisin du même œil...

Coup de cœur!

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mardi 8 mars 2011

Le gang des mégères inapprivoisées

Je viens de terminer un petit livre sympa et sans prétention, que j'ai acheté complètement par hasard, Le gang des mégères inapprivoisées de Tom Sharpe.
 
Depuis toujours, les femmes de la famille Grope font la loi autour d'elles. Leurs signes distinctifs? Un physique plutôt ingrat, une nature antipathique, et un seul objectif: trouver un homme afin de perpétuer leur lignée... 
Car chez les Grope, on ne donne naissance qu'à des filles, les mâles étant relégués au rang d'accessoires nécessaires à la reproduction.
 
Le jeune Esmond Burnes va se retrouver la victime de toute cette folie: réchappant, un soir de beuverie, à une tentative de meurtre de la part de son père, il trouve refuge chez son oncle. Celui-ci, vendeur de voitures d'occasion et un peu trafiquant sur les bords, a justement épousé une descendante des Grope, Belinda.
 
Ménagère frustrée, celle-ci voit dans l'arrivée de son neveu l'occasion de prendre une revanche sur sa vie et d'effectuer un retour aux sources. La tradition veut qu'en effet les demoiselles Grope kidnappent les hommes afin de les épouser... Car aucun d'eux ne s'y risquerait de son plein gré!
Esmond se retrouve entraîné malgré lui dans une aventure folle, entre quiproquos, situations rocambolesques, soûleries mémorables et femmes nymphomanes. L'arrivée de la police ne fera qu'empirer les choses...
 
En bref, voilà un petit roman amusant et qui se lit vite. Son but est clairement de divertir, mais j'avoue qu'ayant lu le résumé, je m'attendais à quelque chose de plus mordant, de plus caustique.
Les personnages sont caricaturés à l'extrême (personnellement, j'aime beaucoup Vera, la mère accro aux romans à l'eau de rose), mais heureusement l'humour anglais sauve la mise.
J'ai juste trouvé la fin un peu décevante, presque bâclée. 
Mis à part ça, j'avoue avoir passé un agréable moment en compagnie des demoiselles Grope.
 
lecture sympa, sans plus
 
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lundi 21 février 2011

Dracula l'Immortel

Je dois avouer que quand j'ai vu en librairie Dracula l'Immortel de Dacre Stoker, je n'ai eu qu'une hâte: qu'il sorte en poche afin que je puisse le lire! Eh oui, je ne suis pas une grande fan des livres en grand format: déjà ils ne sont pas pratiques à transporter, puis leur coût est un réel frein pour moi.
Sur ce coup, je me dis que j'ai vraiment bien fait d'attendre l'édition de poche, tant ma déception à la lecture de cette "suite", la seule à être soit-disant officielle et approuvée par la famille Stoker (normal, puisque l'auteur en est un lui-même!), a été grande.   

Pourtant, tous les ingrédients étaient réunis: une couverture alléchante, l'auteur est le petit-neveu de Bram Stoker, associé à Ian Holt, un "spécialiste" du comte vampire, et il se serait inspiré des notes de son aïeul pour écrire cette suite. Plutôt chouette pour un début, non? 

Cependant, j'ai très vite déchanté...
Déjà, Dacre Stoker renonce au genre épistolaire. Bon à la limite, pourquoi pas, au moins il se démarque de son aîné. Mais on s'aperçoit bien vite qu'en fait le roman est déjà en quelque sorte "prédécoupé", en prévision sûrement d'une adaptation cinématographique.

Le problème, c'est qu'ensuite les mauvaises surprises s'enchaînent. Des anciens héros du roman original, il ne reste rien, si ce n'est des loques: alcooliques, psychiquement troublés, drogués... Leur décrépitude est totale, et les nouveaux personnages, le fils des Harker y compris, n'ont aucune profondeur. Que dire par exemple du ridicule inspecteur qui fait son entrée dans le roman? A ce qu'il paraît, il apparaît dans les notes originales de Bram Stoker. On se dit qu'il a finalement bien fait de l'y oublier, tant cet inspecteur est affligeant de bêtise...

Parlons tout de même du personnage principal, celui qui nous vaut aujourd'hui le "plaisir" de cette malheureuse suite: Dracula bien sûr! Eh bien il a survécu, terré dans son château en attendant de se régénérer... Bon bah quelque part c'est une bonne nouvelle, car je ne vois pas trop l'intérêt de faire une suite sinon...

On apprend également que Mina a eu une liaison avec Dracula, et là j'avoue, je rigole. Je ne me rappelle pas qu'il en ait été fait mention quelque part, ce serait plutôt une invention du film de Coppola, à moins que je ne me trompe? Ou alors, c'est pour le côté midinette, un peu comme dans Twilight...
De même, si Lucy est morte, c'est par la faute de Van Helsing, qui lui a fait une mauvaise transfusion sanguine... 

Le clou du spectacle, c'est l'apparition de Bram Stoker lui-même. Son rôle? Nous raconter avec force détails larmoyants comment il s'est fait déposséder (suite à une erreur de contrat) de la juteuse licence de Dracula. Son petit-neveu est en quelque sorte le redresseur de torts, celui qui va permettre à la famille d'en profiter un peu à son tour.

En bref, le mythe s'effondre, et c'est bien dommage. Il semble que Dacre Stoker n'ait de Stoker que le nom, le talent, lui, a dû s'égarer en cours de route...  L'auteur nous livre un roman fourre-tout, mélange de mauvaises séries B et d'apparitions plus ou moins abracadabrantes. On y résoud même le mystère de Jack l'éventreur, histoire sans doute de plaire au grand public...

Je suppose donc que ce roman a été la nouvelle victime du syndrome Twilight: on constate que les vampires n'effraient plus. Ils sont beaux, gentils, propres sur eux, et surtout ils fascinent. Sauf que Dracula, c'est tout sauf "Twilight": il est à l'origine du mythe quand même!
Et le souci, c'est que ce mythe est ici entièrement déconstruit. Car oui, Dracula est gentil! C'est un soldat de Dieu, envoyé pour combattre le mal! Un comble pour un vampire, quand même...

Du coup, on se demande: qui est donc le méchant dans toute cette histoire? Eh bien, je vous le donne en mille: Elisabeth Bathòry, la fameuse comtesse qui se baignait dans le sang de jeunes vierges afin de préserver sa jeunesse...

Je voudrais tout de même finir sur une note positive: je mentirais si je disais que tout est mauvais dans ce livre. S'il ne s'agissait pas de la suite de Dracula, j'aurais pu trouver que Dacre Stoker nous avait écrit une honnête histoire de vampires. Dommage que ce soit parfois un peu trop tiré par les cheveux... 


lecture à éviter

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mardi 1 février 2011

Le Moine

Je voudrais parler aujourd'hui d'un livre que j'ai lu pour la première fois en fac dans sa version originale, et relu il y a quelques semaines en français: Le Moine.
 
Ce roman a été écrit en 1796 par Matthew Gregory Lewis à l'âge de vingt ans. Le roman "gothique", précurseur de nos romans noirs d'aujourd'hui, connaît à cette époque un véritable succès: Horace Walpole et son Château d'Otrante, Carmilla de Joseph Sheridan Le Fanu, ou encore Ann Radcliffe avec les Mystères d'Udolphe et l'Italien
 
L'action du Moine se déroule essentiellement en Espagne. On retrouve dans ce récit tous les principes du roman gothique: abbayes et couvents  mystérieux,  sombres souterrains,  magie, fantômes, femmes belles et vertueuses, combat du bien contre le mal, tentation, luxure... Tout cela fait que le roman fut censuré en son temps. 
 
Il est vrai que le premier quart du livre peut en rebuter quelques-uns: un peu long, il sert surtout à mettre l'intrigue en place, et à présenter les différents personnages. On fait ainsi la connaissance de Lorenzo de Medina, de sa sœur Agnès, nonne au couvent jouxtant le monastère où loge le Moine, du marquis de las Cisternas, d'Antonia et sa mère doña Elvire.
 
Le Moine, c'est un certain Ambrosio: l'idole de Madrid, "l'Homme de Piété", un modèle de vertu, qui ne sort de son monastère que pour délivrer ses sermons. Mais le moine, sous ses dehors austères, n'en est pas moins homme, et une si belle âme ne pouvait qu'attirer le mal.
Lucifer sous les traits d'un ange se présente à lui: Mathilde la magnifique, jeune femme qui se pâme d'amour pour le prêtre, entrée au couvent sous l'identité de "frère Rosario". Elle est l'instigatrice de tous ses maux, celle par qui la chute ne fait que commencer.
Ambrosio ne peut rester insensible à ses charmes: son amour débordant, son sacrifice pour sauver celui qu'elle idolâtre d'une mort certaine après un empoisonnement, font qu'il ne résistera pas longtemps à ses avances. S'il est d'abord rongé par le remords, le moine se laisse ensuite entraîner dans une spirale infernale: luxure, violence, magie, meurtre...
 
Le chemin du moine finit par croiser celui de la belle Antonia, et il ne peut s'empêcher de tomber amoureux d'elle. Prêt à tout pour se faire aimer de celle qui le hante, il vend son âme au diable, et c'est Mathilde qui une fois encore l'initie. Sous prétexte d'aider celui qu'elle aime, elle découvre peu à peu la noirceur de son âme, et ne recule devant rien, pas même le commerce avec les démons, dont elle prétend qu'ils sont sous ses ordres.
 
Antonia est, avec Agnès et Mathilde, l'un des personnages féminins principaux de l'oeuvre.  Jeune fille naïve au cœur pur, elle est l'objet de l'affection de Lorenzo de Medina. Adorée par une mère dont l'affection la pousse à vouloir garder sa fille dans l'ignorance du monde (ne découpe-t-elle pas des passages de la Bible qui pourraient être offensants pour une jeune fille innocente?), elle sera pourtant victime des visées du moine, et son destin sera celui d'une héroïne tragique.  
 
Le moine n'est finalement qu'un homme de chair et de sang, et celui  que tous croient exempt des faiblesses de la nature humaine se laisse entièrement submerger par ses pulsions. Ambrosio se retrouve incapable de résister, entraîné par des désirs toujours plus impétueux. La violence monte crescendo, juqu'à l'apothéose que constitue la scène finale, et qui m'a laissée rêveuse, imaginant la chute (réelle et figurée) de celui que le Diable a choisi pour cible.  Et plus grande est la vertu, plus grande est la chute... Le tragique n'est jamais loin...
 
Le Moine est une œuvre vivante, foisonnante, parfois déconcertante dans ce qu'elle mêle divers récits rapportés par plusieurs personnages, avec des chronologies différentes. Il est donc parfois facile de s'y perdre!
Mais le texte reste très moderne pour son époque, et nous interpelle: Ambrosio est là, on pourrait presque le toucher, on le voit se battre dans les méandres de sa conscience, brisant un à un tous ses voeux, jusqu'à perdre son statut de saint homme et se retrouver pécheur déchu...
 
Si cet ouvrage vous intéresse, je vous recommande plutôt la traduction de Léon de Wailly, très fidèle à l’œuvre originale (on retrouve le côté incantatoire de la version originale), que la version d'Antonin Artaud, qui est en fait une adaptation et qui comporte plusieurs coupes.
 


  Coup de coeur!
  

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