dimanche 27 novembre 2011

Le livre des choses perdues

En fouinant au rayon fantasy de mon libraire, je suis tombée par hasard sur ce roman. John Connolly, auteur de polars noirs, est surtout connu pour sa série mettant en scène le détective privé Charlie Parker. 
Mais l'homme écrit aussi des romans jeunesse, empreints d'imaginaire et de fantasy. Une mise en garde cependant: Le livre des choses perdues n'est, selon moi, pas à mettre entre toutes les mains, surtout celles des plus jeunes. Honnêtement, si j'avais lu ce livre à douze ans, j'en aurais fait des cauchemars pendant plusieurs nuits. Je trouve qu'il vaut mieux le réserver à un public déjà plus mature et averti.

J'avoue avoir eu du mal à entrer dans l'histoire. Ce roman est pourtant bien écrit, mais je n'arrivais pas à m'attacher aux personnages. Puis, petit à petit, la magie opère, et il devient extrêmement difficile de reposer ce livre.

L'histoire est celle de David, un garçon de douze ans inconsolable depuis la mort de sa mère. Son père ne tarde pas à se remarier avec Rose, et à avoir un autre enfant. La guerre couve, chose que David a du mal à comprendre, et tous se sont réfugiés à la campagne, dans la maison de Rose.
Le garçon ne s'entend pas avec sa belle-mère, qui à ses yeux est une usurpatrice. Il se réfugie donc dans les livres, passion qu'il partageait avec sa mère lorsqu'elle était encore en vie, et plus particulièrement dans les contes.
Mais une nuit, David entend la voix de sa mère, l'appelant à l'aide: il décide donc de franchir la brèche d'un mur tout au fond du jardin de la maison, puisque c'est de là que vient sa voix. Dès lors, David bascule dans un autre monde, peuplé des créatures qu'il rencontre habituellement dans ses livres. Malheureusement, toutes ne sont pas animées des meilleures intentions...

J'ai finalement assez bien accroché à l'histoire, qui pour moi ne devient intéressante qu'à partir du moment où David franchit la brèche séparant le monde réel du monde imaginaire.
La lecture peut se faire à plusieurs niveaux: la simple transformation des contes de fées, la cruauté du monde réel et de la guerre, le passage de l'enfance à l'âge adulte, la confrontation à la mort...
Pour finir, je réitère ma mise en garde: à ne pas mettre entre toutes les mains!

lecture agréable

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vendredi 11 novembre 2011

De pierre et de cendre

J'ai découvert ce livre tout à fait par hasard chez mon libraire. Le résumé me faisant penser à un roman de Wilkie Collins, j'ai décidé de suivre mon instinct et de l'acheter.
Effectivement, dans la biographie de l'auteur, on peut lire de Linda Newbery qu'elle est la "digne héritière de Wilkie Collins et de Charlotte Brontë". 
Je trouve la comparaison plutôt juste: comme ses illustres prédécesseurs, Linda Newbery a le goût de l'intrigue, et le talent pour raconter des histoires.

L'histoire, justement, est celle de Samuel Godwin, un jeune artiste peintre engagé par le riche M. Farrow pour enseigner l'art et le dessin à ses filles Marianne et Juliana. 
Mais Samuel va vite découvrir que les apparences sont trompeuses, et que tous semblent cacher un lourd secret...

Au premier abord, ce livre semble être très largement inspiré de La dame en blanc de Wilkie Collins.
En effet, les héros sont deux jeunes artistes prometteurs, engagés par de riches hommes pour distraire leurs filles.
Tous deux arrivent à une heure avancée de la soirée dans la demeure de leur futur mécène, et ils y font chacun une rencontre assez étonnante: une jeune femme en blanc, Anne, pour Jonathan; Marianne pour Samuel. Toutes deux sont assez fragiles psychologiquement. Anne est internée dans un asile privé, Marianne quant à elle est victime d'hallucinations et de crises de somnambulisme. Chaque apprenti professeur tombe également amoureux d'une de ses élèves. Jonathan tombe sous le charme de Laura Fairlie, Samuel sous celui de Marianne.

Mais fort heureusement, les ressemblances s'arrêtent là. L'intrigue se déroule petit à petit, et bientôt apparaissent les premiers secrets.
Le principal d'entre eux concerne l'une des sculptures de la demeure de M. Farrow: le Vent d'Ouest. La maison, baptisée Fourwinds, doit en effet son nom à quatre sculptures, chacune représentant un vent, et occupant un mur de la maison. Mais l'Ouest manque à l'appel, et cela trouble la tranquillité d'esprit de la jeune Marianne.

Le sculpteur, Gideon Waring, n'a semble-t-il pas achevé son travail, et Samuel tient absolument à connaître la raison de son brusque départ. Pourquoi l'artiste a-t-il été renvoyé? Le Vent d'Ouest aurait-il déplu à son commanditaire? Si elle a jamais été terminée, alors où se trouve la sculpture?
De même, quelle est la raison du subit renvoi de l'ancienne gouvernante, Mrs Eliza Dearly? Et quel but secret semble poursuivre Charlotte Agnew, sa remplaçante? Souhaite-t-elle, à l'instar de Jane Eyre, obtenir les faveurs du maître de maison? Enfin, Mrs Farrow est-elle morte accidentellement, ou s'est-elle suicidée?

Très honnêtement, nous sommes là en présence d'un très bon roman, très agréable, et qu'il est difficile de lâcher une fois qu'on l'a commencé. Certaines choses paraissent vite évidentes, notamment en ce qui concerne Juliana et la raison pour laquelle elle refuse de se marier, malgré tout il n'y a aucune raison de bouder son plaisir.

Personnellement, j'avais hâte de connaître la fin, d'avoir enfin des réponses à toutes les questions soulevées par les différentes énigmes. J'avoue cependant avoir été quelque peu déçue. J'ai trouvé la fin trop abrupte, comme si l'auteur soudain avait hâte d'en avoir terminé. Je n'avais pas imaginé que l'histoire se terminerait de cette façon. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je n'ai pas classé De pierre et de cendre dans la catégorie des coups de cœur, car à mon avis ce roman méritait une toute autre conclusion.

lecture agréable

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