mardi 24 avril 2012

Marina

Ce roman de 1999 est l'un des premiers de Carlos Ruiz Zafòn. Publié en 2011 pour la première fois en France, il est disponible en deux éditions: une version jeunesse, et une adulte. Cependant, pour un roman "jeunesse", il n'est à mon avis pas à mettre dans toutes les mains, car il pourrait heurter les plus sensibles. 
 
Oscar a quinze ans, et il aime fuir son pensionnat pour aller flâner dans les rues de Barcelone. Au hasard de ses pérégrinations, il est attiré par une maison apparemment abandonnée, mais où vivent en réalité Marina et son père German. 
Marina entraîne son nouvel ami dans un cimetière oublié, attirée là par un mystère qui l'intrigue: qui est la dame en noir qui vient régulièrement se recueillir sur une tombe anonyme, où il n'est gravé qu'un papillon noir aux ailes déployées? Que signifie ce symbole?
En suivant cette femme, ils se retrouvent dans une vieille demeure, jouxtant une serre désaffectée renfermant des mannequins affligés de diverses difformités.
A partir de cet instant, Oscar et Marina mènent l'enquête, réveillant le souvenir d'un certain Mihaïl Kolvenik, sorte de savant fou immigré à Barcelone trente ans auparavant.
 
Dès les premières pages, on devine à qui l'on a affaire, l'ambiance est reconnaissable entre toutes, et le récit porte indubitablement la marque de l'auteur. 
Comme dans les autres romans de Zafòn,  on retrouve ici un ambiance mystérieuse, et Barcelone occupe une place de choix, avec ses vieilles demeures où règnent les fantômes du passé, son labyrinthe de ruelles, et son ambiance si particulière, entre ombres et lumière...

 On devine de suite ce qui va se passer, et si vous avez déjà lu du Zafòn, sans doute éprouverez-vous une sensation de déjà-vu, voire de la lassitude, car Marina possède la même construction narrative que ses prédécesseurs.
Pour résumer: un personnage principal un peu trop curieux, qui découvre par hasard un mystère et décide de mener l'enquête, remuant les ombres du passé, allant parfois jusqu'à mettre sa vie en danger, car il est prêt à tout pour résoudre l'énigme qu'il a involontairement déterrée. 
Au final, le mystère est résolu, et les fantômes qu'il a dérangés peuvent désormais reposer en paix.

Marina est finalement un bon livre, quoique à mon sens inférieur à L'ombre du vent. Il souffle sur ce roman un vent de mystère, alimenté par l'histoire tragique de Kolvenik, les ruines d'une Barcelone souterraine, et d'un théâtre désaffecté. Il y plane l'ombre de Maria (Mary?) Shelley, et le fantastique occupe une bonne place dans ce récit.
Un bon roman donc, auquel il manque pourtant le souffle qui habite ceux qui le suivront, et c'est là ce qui est dommage. 
 

lecture agréable
 
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mardi 10 avril 2012

Comment larguer Matthew

 Comment larguer Matthew figurait en bonne place chez mon libraire lors de ma dernière visite. Ayant envie d'un peu d'humour après mes dernières lectures templières, j'ai décidé de me laisser tenter.

Helen entretient depuis quatre ans une liaison avec son patron, un homme séduisant quoique plus âgé, marié et père de famille. Elle n'a de cesse de lui demander de quitter sa femme, ce qu'il refuse évidemment de faire. 
Suite à une grosse dispute, Helen lui lance un ultimatum: ou il quitte sa femme, ou c'est fini entre eux. Matthew la prend au mot, et débarque chez elle avec ses affaires en déclarant "ça y est, j'ai quitté ma femme!" 
Pour Helen, qui s'est rendue compte qu'elle n'était plus amoureuse, le problème est désormais de trouver comment larguer Matthew...
 
Il s'agit là d'une lecture légère, dans la veine de Bridget Jones. L'héroïne est une vraie gaffeuse, une femme qui se rend compte qu'à presque quarante ans elle n'a réalisé aucun de ses rêves: elle qui voulait travailler dans les relations publiques a un job médiocre d'assistante de direction (comprenez secrétaire), elle n'a pas d'enfants, et même pas d'homme à elle, puisque Matthew est marié à une autre.
Quand elle réalise que vivre avec lui n'est plus ce qu'elle désire, elle essaie donc de le faire revenir vers sa femme en lui montrant ce qu'il a perdu. Arrive donc le temps des dimanches en pyjama, des cheveux sales, et de la grève du sexe...
 
Mais ce qui fait l'intérêt du livre, c'est la relation que noue Helen avec Sophie, la femme de Matthew. En effet, alors qu'elle veut juste épier sa rivale afin de voir à quoi elle ressemble, un concours de circonstances la met sur son chemin. Entre elles se noue alors une amitié hélas basée sur le mensonge, car il est bien sûr hors de question qu'Helen avoue à Sophie la vérité à son sujet. Au fur et à mesure que l'on avance dans le récit, on se demande comment Helen va bien pouvoir se sortir de ce pétrin, et si elle va réussir à se démêler de ses mensonges...
 
Au final, la lecture de ce livre est agréable, il y a de l'humour, de la tendresse, des vacheries... Certes ce n'est pas le roman de l'année, mais pour une lecture de vacances, c'est parfait.
 
lecture agréable
 
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