samedi 20 octobre 2012

Poussière d'homme

Que dire de ce livre, sinon qu'il a été l'occasion d'une magnifique rencontre avec un auteur que je connaissais absolument pas, et que je me suis pris une énorme claque en le lisant...
David Lelait est surtout connu pour ses biographies (Dalida et Maria Callas, entre autres), mais ce roman est bien plus intime. Récit autobiographique, poignant, pudique, Poussière d'homme est un véritable hymne à l'amour, et quelque part à la vie aussi.
En ce soir du 3 avril, l'homme qu'il aime décède d'un cancer. David Lelait nous raconte alors la colère de n'avoir rien pu faire, la tristesse face à l'absence, le deuil, les obsèques, la douleur, l'espoir que l'autre revienne et qu'il ne s'agisse que d'un cauchemar...
Il évoque également l'envie d'abandonner, de déposer les armes face à cette trop grande solitude, et de partir aussi pour rejoindre l'autre.
 
Ce récit est comme une lettre adressée au disparu, où l'auteur lui dit tout son amour, le besoin de le revoir, même pour quelques heures, ne serait-ce que pour lui dire adieu. 
 
Il nous raconte leur rencontre, le début de leur histoire, le bonheur jusqu'au moment où la maladie fait son apparition, les séjours entre maison et hôpital, jusque la fin, terrible et inéluctable. 
Il nous relate l'espoir face à une éventuelle guérison, l'abattement quand le mal gagne du terrain, le moment où la maladie gagne finalement la partie, jusqu'au départ définitif, qui ne permet même pas un au revoir. Tout est relaté avec pudeur, mais avec aussi un amour immense.
 
Je crois que c'est ce qui transparaît le plus dans ce roman: l'amour. Il n'y a rien de sexuel ou de graveleux ici, rien d'autre que l'évocation du bonheur de la présence physique de l'autre. Le dernier contact se fait justement via cette "poussière d'homme", les cendres dans leur urne étant désormais tout ce qu'il lui reste de son homme bien-aimé.
 
David Lelait nous raconte aussi son long cheminement, seul après le départ de l'autre, le manque dû à l'absence, la difficulté d'être celui qui reste. A cela s'ajoute la douleur d'être le veuf qu'on ne nomme pas, celui dont on sait qu'il partageait la vie du défunt, mais sans l'avouer officiellement, surtout face à la famille, qu'il rencontre pour la première fois dans ces tristes circonstances.
 
L'auteur se pose aussi tout un tas de questions, notamment celle de ce que sera "l'après": car malgré tout la vie continue, même si l'autre n'est plus là. Il faut continuer à avancer, voire songer à refaire sa vie. Est-il encore possible d'aimer après un tel drame? N'est-ce pas trahir la mémoire de l'autre? Faut-il craindre de sentir son chagrin diminuer? Est-ce que refaire sa vie signifie que l'on oublie? 
 
En bref, ce livre a été un vrai coup de cœur, malgré la gravité de son sujet. L'écriture est poétique, chaque mot sonne juste. C'est un récit qui nous aide un peu à faire face à la mort, mais c'est aussi une magnifique déclaration d'amour, et mieux vaut préparer les mouchoirs, car les mots de la fin risquent fort de vous tirer des larmes.
 
coup de cœur!

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