vendredi 18 octobre 2013

La Reine des lectrices

J'avoue avoir été en panne d'inspiration pour cette nouvelle session du challenge de Calypso... J'ai donc décidé de donner une seconde chance au roman La Reine des lectrices, et bien m'en a pris, car je l'ai beaucoup plus apprécié que lors de ma première lecture.

Que se passerait-il si, d'un coup, la Reine d'Angleterre se prenait de passion pour la lecture, au point d'en arriver à négliger ses devoirs? 

Je l'avoue, la première fois que j'ai lu ce livre, je me suis ennuyée. Je l'avais trouvé long, et le fait de ne connaître quasiment aucun des auteurs cités n'arrangeait pas les choses.
L'idée de départ est pourtant originale et bien trouvée: la Reine d'Angleterre passionnée de lecture au point d'en négliger ses fonctions, il fallait y penser!
Et pourtant, malgré les nombreux points positifs, ce livre ne restera pas gravé dans ma mémoire.

J'ai trouvé très drôle de voir la Reine plus "humaine", car éloignée de sa fonction. Elle paraît plus accessible, moins "royale", bref une lectrice lambda.
J'ai aimé le rapport qu'elle entretient avec les livres, j'ai eu l'impression de me voir moi-même ^^ prête à tout pour lire encore et encore, partout, n'importe où, n'importe quand... Au grand dam de son Premier Ministre, de son mari, et de son entourage, qui soudain ne sont plus au centre de son attention.

Les livres lui permettent de voir le monde différemment, de le découvrir à travers les yeux du commun des mortels, de s'enrichir... Elle qui est une femme d'action se découvre une passion qu'elle jugeait au début passive, mais qui au final lui apprend bien des choses...

Au début, son choix se porte surtout sur des auteurs qu'elle a rencontrés, à qui elle a remis une médaille ou autre. Ensuite, son champ de lecture s'agrandit, l'aide de son secrétaire particulier lui permet d'élargir son horizon livresque, même si les membres de la famille royale ne voient pas cela d'un bon œil.
J'ai également beaucoup ri lors de la scène avec le président français, qui au lieu de parler politique se retrouve à parler livres alors qu'il n'a rien à dire sur le sujet...

Et soudain, l'appétit livresque de la Reine diminue, au profit de l'écriture cette fois. De simples notes dans des carnets, elle rédige rapidement des avis, des critiques, des réflexions personnelles, et une nouvelle relation se noue, qui découle naturellement de sa précédente boulimie livresque. Est-ce pour autant une passion moins dévorante? je vous le laisse deviner par vous-même... ^^

Le gros point négatif de ce livre, c'est la fin. J'ai adoré la scène finale, cette fin ouverte est parfaitement justifiée, très bien trouvée, et donne à réfléchir: et si la Reine mettait son projet à exécution?
Ce que j'ai moins apprécié, c'est le cheminement qui y mène. J'ai trouvé ça alambiqué, tout aurait pu être beaucoup plus simple...

Il reste néanmoins une très belle réflexion sur la lecture, sur ce qu'elle a à nous apporter. C'est une véritable déclaration d'amour aux livres, et rien que pour ça ce livre mérite d'être lu...

lecture sympa, mais...
 
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Ce livre a été lu dans le cadre du challenge "Un mot, des titres" sur le blog de Calypso.

http://aperto.libro.over-blog.com/article-challenge-un-mot-des-titres-session-19-119773405.html

Tous les billets pour cette session "Reine" sont disponibles ici!

mardi 8 octobre 2013

Maîtres du jeu

J'ai découvert Karine Giebel il y a peu avec le roman Les morsures de l'ombre que j'avais adoré, et j'avais donc très envie de découvrir d'autres de ses textes. Si Purgatoire des innocents et Juste une ombre attendent bien sagement dans ma PAL, j'avoue ne pas avoir pu résister à la tentation en voyant qu'un petit recueil contenant deux nouvelles venait de sortir en poche...

La première nouvelle, Post mortem, a pour thème la vengeance. Morgane, célèbre actrice, hérite d'une maison léguée par un mystérieux admirateur. En allant la visiter afin de la transformer en refuge pour son association, un accident se produit, et son mari meurt. Tout laisse à croire que c'est pourtant Morgane qui était visée...
La seconde nouvelle, J'aime votre peur, relate le parcours de Maxime Hénot, échappé d'un asile psychiatrique où il était interné après avoir commis plusieurs meurtres. Pour le commissaire Dumouthier, qui l'avait arrêté six ans auparavant, c'est une chasse à l'homme et une course contre la montre qui commencent...

Le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne regrette pas mon achat. Karine Giebel montre ici qu'elle maîtrise parfaitement l'art de la nouvelle, au travers de deux récits courts mais bien ficelés, aux intrigues prenantes et aux dénouements inattendus.

Pour ma part, je trouve (comme beaucoup d'autres, d'ailleurs) que la nouvelle Post mortem aurait largement mérité d'être étoffée pour devenir un roman à part entière! En peu de pages, nous avons droit à une intrigue mitonnée aux petits oignons, qui m'a accrochée du début à la fin. Je n'ai pas arrêté de me demander qui était vraiment Aubin Mesnil, le propriétaire de la maison, et pour quelle raison il paraissait tellement en vouloir à Morgane... Et je n'ai pas été déçue!

Je suis un peu plus mitigée en ce qui concerne J'aime votre peur. C'est également bien écrit et bien trouvé, on se demande qui est l'assassin, on tremble pour ces enfants qui se retrouvent kidnappés sans le savoir. Mais le vrai problème de cette nouvelle, du moins à mes yeux, c'est la fin. J'imaginais tout à fait autre chose que ce que nous propose Karine Giebel, du coup je suis un chouia déçue, car je trouve que ça ne colle pas au reste du récit.

Que cela ne vous fasse cependant pas renoncer à ce court recueil: petit prix pour deux nouvelles bien écrites, ne boudez pas votre plaisir, car l'auteur nous prouve qu'elle est aussi à l'aise dans l'art de la nouvelle que dans celui du roman!


 
coup de cœur!

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lundi 7 octobre 2013

Un avion sans elle

J’ai acheté ce livre suite aux nombreuses critiques élogieuses que j’ai lu à son sujet, et à son titre qui me rappelait vaguement une chanson (de Charlélie Couture, mais ça à l’époque je l’ignorais encore ^^). Et j'avoue que l'histoire de cette petite libellule ne m'a pas laissée indifférente... 

23 décembre 1980: l'Airbus 5403 Istanbul-Paris s'écrase sur le mont Terrible, dans le Jura. 168 morts et une seule survivante: une petite libellule, un bébé de 3 mois, qui se retrouve orpheline. Mais pas pour longtemps, car deux familles que tout oppose se disputent sa garde. La justice tranche: elle sera Emilie Vitral.
Dix-huit ans plus tard, Emilie souffre de ne pas savoir avec certitude qui elle est vraiment. Dix-huit ans que Crédule Grand-Duc, détective privé, se pose la même question. Or, la réponse jaillit soudain devant ses yeux, mais il n'aura pas le temps de la dévoiler, puisqu'il meurt assassiné...
Il ne reste de son enquête qu'un vieux cahier, rempli des notes qu'il a accumulées toutes ces années. Un carnet qu'il lègue à Emilie, qui elle-même le fait passer à son frère Marc. Réussiront-ils à découvrir la vérité?

J'avoue avoir commencé ce livre avec quelques préjugés. Je vous explique: je ne savais pas vraiment de quoi il parlait exactement. Je savais qu’il était question d’une fillette qui avait survécu miraculeusement à un crash d’avion, et de deux familles qui se la disputaient, mais sans plus. J’avais donc très peur de tomber sur une lecture guimauve, avec deux familles se battant pour sa garde à renfort de coups bas sous les yeux larmoyants du public suivant l’affaire: ça a donc été une agréable surprise de constater qu’il s’agissait en fait d’un roman policier.

J'ai apprécié le pied de nez de l'auteur au tout début du livre: après 18 ans d'enquête, persuadé qu'il ne trouvera jamais le fin mot de cette histoire de crash d'avion, Crédule s'apprête à mettre fin à ses jours. Il prépare donc sa mise en scène, ouvre le journal du 23 décembre 1980 à la page relatant l'accident, et là pouf: la solution à cette énigme lui saute d'un coup aux yeux.
Et moi, pauvre lectrice avide de connaître ladite solution, je continue ma lecture, fébrile: eh bah pas de chance, Crédule se fait assassiner, et il me faudra comme Emilie et Marc lire son carnet et mener ma propre enquête pour comprendre ce qu'il s'est passé.

C'est très habile, et surtout c'est accrocheur. Ce qui pourrait n'être qu'un détail banal a parfaitement bien fonctionné avec moi, et ne m'a donné qu'une envie: continuer ce livre afin d'avoir à mon tour toutes les cartes en main, et voir si j'étais capable de deviner la vérité.

Crédule (mais où donc Michel Bussi a-t-il été chercher ce nom? ^^) nous promène tout au long de son enquête, nous dispersant les indices collectés comme autant de miettes de pain, mais qui hélas ne mènent à rien. Marc, le frère d'Emilie, reprend donc le flambeau, bien décidé à découvrir une piste qui aurait été ignorée jusque-là.

Nous faisons donc connaissance avec tous les protagonistes de cette histoire, des deux grand-mère présumées à Malvina, la sœur psychologiquement torturée et déséquilibrée, mais que j'ai pour ma part adorée. Eh oui, que voulez-vous, j'aime les personnages de peste (surtout quand ils révèlent la petite faille dans leur carapace), et celui-ci est très réussi! De plus, j'ai adoré voir l'évolution de sa relation avec Marc ^^
J'ai apprécié de voir que le fait d'être richissime ne vous empêche pas de vous prendre des revers de fortune, que la roue tourne, et que les apparences peuvent souvent être trompeuses. L'argent ne fait pas le bonheur, et ce récit nous en donne une preuve supplémentaire, notamment avec le personnage de Léonce de Carville.

J'avoue que comme beaucoup d'autres, j'avais plus ou moins deviné la fin dès l'histoire de l'échantillon d'ADN. Mais il me manquait encore certaines des pièces du puzzle, et j'ai donc terminé ma lecture ébahie: la fin est très bien trouvée! Même si on se doute qu'Emilie n'est pas vraiment celle que l'on croit, cela n'empêche qu'il fallait y penser!

Je n'ai qu'un reproche à faire à ce livre, et c'est d'ailleurs ce qui m'empêche de le classer comme coup de cœur: le changement de caractère de Crédule. Je n'en dirai pas plus à ce sujet, mais je ne sais pas, je n'ai pas trouvé ça très crédible...

En bref, Un avion sans elle est un petit bijou, un bon roman policier très prenant et qui nous prouve, une fois encore, que les apparences sont trompeuses, que chacun porte un masque, et que quand la vérité finit par éclater, elle n'épargne personne...

lecture agréable

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