dimanche 9 mars 2014

Belle Epoque

Ce roman m'a fait de l’œil dès sa sortie dans la collection R. Son résumé, son sujet, sa couverture magnifique, tout me donnait envie de le lire. C'est enfin chose faite aujourd'hui, et je ne le regrette pas!

Maude Pichon a fui sa Bretagne natale et l'épicerie de son père pour échapper à un mariage dont elle ne veut pas. Elle monte à Paris, ville des lumières, en ébullition à la veille de l'Exposition Universelle. 
Ses économies comme ses illusions fondant comme neige au soleil, Maude a besoin d'un emploi. Elle décide de répondre à une petite annonce: l'agence Durandeau recherche en effet des "jeunes femmes laides pour un ouvrage facile". Cette agence propose en effet un service unique en son genre: le repoussoir. L'idée? "Louez un faire-valoir, vous en serez d'emblée plus attirante".
N'ayant pas d'autre choix, Maude postule...

J'avoue que j'attendais beaucoup de ce livre. Il s'agit de la première immersion dans le genre historique pour la Collection R, et pour avoir déjà lu des livres de cette collection, je craignais qu'une fois encore il ne soit trop jeunesse pour moi. Fort heureusement, il n'en a rien été: cette plongée dans le Paris de l'Exposition Universelle a été une réussite!


Pour écrire son livre, Elizabeth Ross s'est inspirée d'une nouvelle d’Émile Zola (j'avoue ne pas l'avoir lue alors même qu'elle figure à la fin du livre, honte à moi!). Le sujet est inédit, l'idée est intéressante et très bien exploitée, même si pour ma part je l'ai trouvée plutôt humiliante: être engagée comme faire-valoir, ça doit être une expérience assez déplaisante, et je n'aurais pas aimé être à la place de Maude!

J'ai aimé les personnages, hauts en couleurs et chacun avec sa personnalité, ses rêves... J'ai aimé Marie-Josée, forte en gueule mais avec un cœur immense; Isabelle, l'orgueilleuse aristocrate décidée à bousculer les codes et à vivre ses rêves. Durandeau, lui, m'a bien fait rire: certes, le personnage a amassé une fortune considérable grâce à son agence, mais cela l'a rendu orgueilleux, arrogant, et ridicule: il s'imagine grand seigneur alors qu'il n'est finalement qu'un bourgeois parvenu.

La mère d'Isabelle, ainsi que tous les autres aristocrates, sont d'une banalité affligeante, dans le sens où on a l'impression que rien d'autre ne les intéresse à part leur petite personne. Ils sont égocentriques, chacun étant persuadé d'être supérieur à son voisin.
La saison mondaine n'est qu'un prétexte pour faire la chasse au mari, et c'est à qui se fera le plus remarquer, et mettra le grappin sur le meilleur parti... La mère d'Isabelle semble prête à vendre sa fille au plus offrant: tant qu'il a un titre et une bonne fortune, peu importe qu'elle soit heureuse. Je sais qu'à l'époque les choses fonctionnaient ainsi, et je suis bien heureuse de ne pas y vivre: être considérée comme un meuble, merci bien! ^^

Quant au personnage principal, Maude, comment ne pas craquer? Rêveuse, idéaliste, fonceuse, elle a des rêves plein la tête et est déterminée à les réaliser, car il est hors de question pour elle de rentrer tête basse dans sa Normandie natale et d'épouser un homme dont elle ne veut pas, d'admettre sa défaite devant les habitants de son village et surtout devant son père.

J'ai aimé suivre l'évolution de sa relation avec la jeune fille à qui elle doit servir de faire-valoir. Isabelle est tout ce que Maude n'est pas, et possède tout ce dont elle rêve: la richesse, les bonnes manières, les toilettes somptueuses, tandis qu'Isabelle, elle, envie à Maude sa liberté.
Afin d'approcher au mieux sa cliente, Maude se fait passer pour une parente pauvre et éloignée d'une amie de la mère d'Isabelle. Bientôt, Maude se prend d'une sincère amitié pour sa cliente, qui ignore tout de cette mascarade. Leur amitié pourrait-elle survivre si jamais Isabelle venait à découvrir la vérité? Et surtout, éblouie par le faste de cette vie, Maude ne risque-t-elle pas de vendre son âme au diable et de se perdre dans ce miroir aux alouettes?

J'avoue par contre avoir ressenti une légère déception en ce qui concerne la fin, que j'avais imaginée différente. Même si le sort réservé à certains personnages est mérité, j'avoue que pour d'autres j'espérais autre chose, notamment pour Maude et Paul.
Néanmoins, Belle Époque reste un très bon livre, que je ne peux que recommander, et j'espère vraiment continuer à trouver d'autres ouvrages de ce genre dans la collection R.



lecture agréable

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