mardi 31 mai 2016

Le dernier brûleur d'étoiles

Un one shot en fantasy, c'est une chose tellement rare que quand ça arrive, mieux vaut en profiter! Quand en plus le titre me permet de compléter une nouvelle session du challenge chez Azilis, je dis doublement oui!

À la suite d'un étrange cauchemar, la vie de Gwenvael bascule. Contraint de fuir l'orphelinat où il vit depuis toujours, le jeune homme tente de donner un sens aux mystérieuses paroles prononcées par le directeur de l'institut juste avant son départ: "Trouve Calypso".
Lorsqu'il est attaqué par une horde d'hommes des bois et capturé par un redoutable guerrier, Gwenvael comprend qu'il a franchi les portes d'un autre monde. Et s'il n'avait pas toujours vécu à l'orphelinat? S'il était Celui qu'ils attendaient tous?

Ce livre est une sacrée brique de 860 pages, pourtant je l'ai lu en quatre jours à peine. J'en avais lu plus d'un quart en à peine une journée, scotchée par la plume de l'auteur et par l'histoire qui se tissait sous mes yeux.

Gwenvael est un adolescent en apparence semblable aux autres, qui n'a jamais quitté l'orphelinat où il vit depuis toujours. A la suite de plusieurs cauchemars, il se réveille avec des traces de torture sur le corps, sans savoir qui les lui a infligées et pourquoi.  
Mais arrive le moment où ces rêves le contraignent à quitter précipitamment l'établissement, avec pour seul conseil ces mystérieuses paroles prononcées par le directeur, lui enjoignant de retrouver une certaine Calypso.
Quand Gwenvael se retrouve prisonnier d'hommes étranges puis du redoutable guerrier Galahad, il comprend qu'il a basculé dans un autre monde: Jawahar...

J'avoue avoir passé un très bon moment en compagnie de ce livre. J'avais un peu peur au début en voyant le nombre de pages, mais au final je ne les ai (presque) pas vues défiler. Ce roman a pourtant quelques petits défauts, il y a aussi quelques longueurs, mais rien qui n'a su freiner ma lecture.

Commençons déjà par la mythologie mise en place: les Brûleurs d'étoiles, rien que ça, déjà, ça me donnait sacrément envie. Des enfants "orphelins" car nés non pas d'une homme et d'une femme mais d'une étoile, qui s'éteint quand naît le Brûleur pour se rallumer le jour de sa mort, je ne sais pas vous mais moi je trouve que ça en jette! Ajoutez à cela qu'ils possèdent certains pouvoirs et que leur peuple est opprimé par le roi des hommes, il n'en fallait pas plus pour qu'ils me plaisent! 
Il est juste dommage que je me sois un peu perdue au milieu des autres créatures inventées par l'auteur, comme les Sans-Âmes, les Démombres et autres, à la fin je ne savais plus trop qui était qui et comment qui devenait qui en faisant quoi.

En fait, ma lecture s'est déroulée sans accrocs jusqu'à la moitié environ, puis il est vrai qu'après le rythme s'essouffle un peu et mon intérêt envers l'intrigue s'est un peu émoussé. Pour avoir lu quelques avis sur ce livre, je savais donc à quoi m'attendre. Alors oui, ce livre aurait clairement pu faire 150 pages de moins, oui à la fin on tourne un peu en rond, mais honnêtement ce n'est pas catastrophique.


Ce qui m'a plus dérangée, ce sont les changements qui interviennent chez notre héros, Gwenvael. Au début, c'est un jeune homme un peu effacé, il déteste les armes et la violence, et soudain le voilà qui tue froidement! Je veux bien que c'est un ado, qu'il se cherche (et nous fait doute sa petite crise au passage ^^) et que c'est la guerre, mais quand même!
Gwenvael est un héros très sympathique, mais il est parfois un peu trop tête à claques à mon goût et je trouve qu'il n'apprend pas assez de ses erreurs, il commet toujours les mêmes actes qui ont les mêmes conséquences, mais c'est pas grave, il recommence encore et encore... 

Je trouve également que les personnages sont assez manichéens: les gentils sont gentils, et les méchants vraiment méchants, ce qui à mon avis leur enlève un peu de crédibilité. Gwenvael est le seul à naviguer en eaux troubles et à ne pas trop savoir de quel côté se ranger. Si au début il est clairement du côté de la Lumière, les Ténèbres le tentent aussi (ta ta ta tatata tatata...) et il a clairement du mal à faire un choix.  
Sans doute est-ce dû aux attentes que beaucoup placent en lui, puisqu'il semble être celui que tout le monde attend, le fameux Orenda, celui qui décidera qui de la Lumière ou des Ténèbres règnera sur Jawahar. 

Heureusement pour lui, Gwenvael peut compter sur la fameuse Calypso, qui n'est autre que son Mirage, soit la personnification animale de son cœur, une autre partie de lui-même, celle qui lui permet d'être enfin complet. J'ai adoré cette boule de poils ailée, avec Galahad, le guerrier qui prend en main l'éducation de notre héros, ce sont les personnages que j'ai clairement préférés.
Elle est un peu aussi la voix de sa conscience et de la raison, celle qui lui permet de dominer la colère qui parfois s'empare de lui et de tempérer ses ardeurs.

Je trouve par contre que pour ce qui est du Mirage, c'est un peu pompé sur les daemons de la trilogie A la croisée des mondes de Philip Pullman, mais ce n'est que mon avis!
De même, si ce livre est un très bon roman de fantasy, il reste tout de même assez classique, et le combat Lumière/Ténèbres n'est pas sans en rappeler d'autres que l'on a déjà pu lire ailleurs pour peu que l'on soit habitué aux lectures du genre.
Dernier petit point négatif: ce livre est ciblé jeunesse, mais j'ai trouvé que c'était assez sanglant tout de même par moments. C'est la guerre, on a droit à des scènes de bataille assez détaillées, personnellement je ne mettrais pas ce livre entre toutes les mains, certains pourraient être clairement choqués! 

Bref, j'ai vraiment passé un très bon moment avec ce livre, malgré les quelques points négatifs que j'ai pu relever durant ma lecture. Alors oui certaines choses ont un goût de déjà-vu, il y a parfois des longueurs, mais ça n'en reste pas moins un très bon roman de fantasy et d'initiation, même s'il n'est pas forcément à mettre entre les mains des plus jeunes. 

lecture très agréable

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Ce livre a été lu dans le cadre du challenge "Un mot, des titres" chez Azilis.

https://aziquilit.wordpress.com/


Tous les billets pour cette session "Etoile" sont disponibles ici!

lundi 30 mai 2016

Le Dernier Souffle, tome 1 - Le Don

J'ai tellement entendu parler de cette trilogie, surtout par mon collègue qui l'a lue et adorée, qu'il était impossible que je passe à côté. Il aura pourtant fallu plus de deux ans avant que je ne me décide enfin, et je ne peux que remercier miss Alhoa d'avoir inclus ce livre dans ses choix pour la Lecture en duo de ce mois-ci!

Encore adolescent, Wyl Thirsk doit assumer le rôle pour lequel on le destinait depuis sa naissance: commandant en chef des armées de Morgravia. Une responsabilité qui le conduit à la cour du prince Celimus, un despote sadique. Là, un geste de bonté envers une sorcière condamnée au bûcher vaudra à Wyl un don miraculeux, ainsi que la colère de son seigneur et maître.
Contraint de lui obéir, Wyl est envoyé au Nord où la guerre menace, pour une mission suicidaire à la cour ennemie... avec pour seule arme un mystérieux pouvoir dont il ne soupçonne pas même l'existence. Or, s'il n'embrasse pas le Dernier Souffle, il signera sa perte... et celle du pays qu'il a juré de défendre.

J'ai passé un très bon moment en compagnie de ce livre. Au début, j'ai cru avoir droit à un récit on ne peut plus classique, puisque dans les premières pages les royaumes de Briavel et de Morgravia sont en guerre. Le père de Wyl, général de la Légion de Morgravia, meurt en sauvant le roi Magnus au cours d'une bataille. 
Son fils est donc amené à prendre la relève puis à servir un jour le prince Celimus, qui se révèle malheureusement être un tyran sadique et sanguinaire.

Nous avons donc le fils orphelin, qui se retrouve dans une ville qui lui est étrangère au service d'un prince hostile. Les débuts sont assez lents, le temps pour nous de nous familiariser avec les différents protagonistes. Puis arrive l'exécution de la sorcière Myrren, et avec elle le mystérieux Don dont elle choisit de gratifier Wyl en remerciement de sa bonté à son égard.
A partir de cet instant, impossible de décrocher, j'ai suivi avec intérêt la mission diplomatique de Wyl à Briavel, sa rencontre avec Valentyna et son père et tout ce qui en découle ensuite.

Je n'ose pas en dire plus de peur de vous spoiler, notamment au sujet de ce fameux Don. Sachez juste que l'histoire est vraiment prenante, je me suis d'autant plus facilement laissée embarquer que la plume est fluide, ça se lit tout seul et les pages se tournent sans qu'on s'en rende vraiment compte.
Il y a des scènes de bataille, des duels, des voyages, une histoire d'amour (que pour ma part j'ai trouvée par moments un peu mièvre) et un jeune homme poursuivi par le Dernier Souffle, qui pourrait bien s'avérer être une malédiction s'il ne s'en sert pas à bon escient...

Certes, le récit manque quelques fois de souffle justement, il peine à rebondir, nous faisant parfois tourner en rond. Le dépaysement est total, mais certaines descriptions sont un peu lourdes et maladroites, je pense que quelques coupes n'auraient pas fait de mal!

Le Don reste néanmoins un très bon tome introductif, avec un twist final qui m'a laissée sur les fesses. Je le sentais venir mais sans trop y croire, me disant que l'auteur n'oserait jamais jouer un tour pareil à héros. Eh bien si, elle le fait, et du coup j'ai hâte de lire le tome 2, qui m'attend sagement dans ma PAL, afin de découvrir la suite des aventures de Wyl, Finch, Valentyna et les autres. 

lecture très agréable

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samedi 28 mai 2016

La fille de Brooklyn

Comme chaque année, à peine était-il sorti que je me suis procuré le dernier Musso. C'est un petit plaisir personnel, et j'avoue que j'aime beaucoup ce que fait cet auteur. Certes, il y a parfois des hauts et des bas, du coup la question se pose: suis-je convaincue par le petit dernier?

Je me souviens très bien de cet instant. Nous étions face à la mer.
L’horizon scintillait. C’est là qu’Anna m’a demandé: "Si j’avais commis le pire, m’aimerais-tu malgré tout?"
Vous auriez répondu quoi, vous?
Anna était la femme de ma vie. Nous devions nous marier dans trois semaines. Bien sûr que je l’aimerais quoi qu’elle ait pu faire.
Du moins, c’est ce que je croyais, mais elle a fouillé dans son sac d’une main fébrile, et m’a tendu une photo.
– C’est moi qui ai fait ça.
Abasourdi, j’ai contemplé son secret et j’ai su que nos vies venaient de basculer pour toujours.
Sous le choc, je me suis levé et je suis parti sans un mot.
Lorsque je suis revenu, il était trop tard: Anna avait disparu.
Et depuis, je la cherche.

Une fois n'est pas coutume, j'ai commencé cette lecture sans avoir lu le résumé au préalable. En même temps, c'est Musso, chaque année je me laisse tenter par son nouveau roman, j'y vais les yeux fermés. Et au final, je ressors un peu mitigée de cette lecture.

L'auteur a donc choisi la voie du thriller, ce n'est plus un secret, laissant de côté ce style si plaisamment romanesque et fantastique qui m'avait tant plu à ses débuts. Ma foi, j'en ai fait mon deuil, et après les quelques faux pas de L'appel de l'ange et la catastrophe 7 ans après... je m'étais habituée à ce virage stylistique et j'aimais plutôt bien. 
Je ne dirais pas que La fille de Brooklyn est mauvais, loin de là, il y a du très bon dedans, mais je ne sais pas, je ne suis pas totalement convaincue.

Déjà, le pitch donne très envie. Raphaël et Anna ne sont ensemble que depuis peu de temps, mais sont déjà sur le point de se marier. Raphaël est assez curieux quant au passé de sa fiancée, qu'elle n'évoque guère
Un soir qu'il insiste un peu plus que d'habitude afin d'en savoir davantage, elle lui tend sa tablette, sur laquelle est affichée une photo atroce et en lui disant que c'est elle qui a fait ça. Horrifié, Raphaël se lève, prend ses affaires et s'en va. Une fois sa colère passée, il revient la chercher, mais trop tard: Anna a disparu...

C'est à partir de cette histoire que Guillaume Musso tisse son roman comme une araignée tisse sa toile. On tourne les pages, on ne voit rien venir, et nous voilà embarqués dans une course contre la montre aux côtés de Raphaël afin de retrouver Anna.
Raphaël peut heureusement compter sur l'aide de son ami Marc, ancien flic, pour remonter la piste jusqu'à sa fiancée. Ils vont découvrir une histoire bien plus sombre et tortueuse que ce à quoi ils s'attendaient, et faire des découvertes qui vont s'avérer lourdes de conséquences.

Comme à chaque fois avec cet auteur, une fois plongée dans l'histoire, j'ai eu bien du mal à reposer mon livre. C'est prenant, les pages se tournent toutes seules, et je voulais toujours en savoir plus, savoir qui est vraiment Anna, la signification de la fameuse photo, etc.

Il y a cependant un petit hic: certes, la mécanique est bien huilée, mais elle l'est peut-être un peu trop, justement. Raphaël et Marc déterrent une vieille affaire et réussissent à avoir toutes les réponses là où tout le monde s'était cassé les dents à l'époque. 
Les rebondissements s'enchaînent, nos deux amis trouvent les réponses à toutes leurs questions, bref c'est presque trop facile, on a l'impression que tout tombe du ciel et c'est dommage car je trouve que ça enlève de la crédibilité à l'histoire.

J'ai également trouvé que la toute dernière découverte était un peu la goutte d'eau qui fait déborder le vase, sur ce coup on enfonce vraiment le clou niveau surenchère de surprises et de retournements de situation, c'est un peu too much même si ça permet de jeter un nouvel éclairage sur toute cette histoire.

Il n'en reste pas moins que c'est un bon page turner, pas le meilleur de l'auteur à mon sens, mais la lecture est prenante et agréable, et les personnages sympathiques. M. Musso a une fois encore atteint son but, car moi aussi j'avais envie de savoir qui était La fille de Brooklyn.
Je vous dis donc certainement à l'année prochaine, pour une autre histoire qui, je l'espère, saura se montrer aussi captivante! 
 
lecture agréable

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