dimanche 24 juillet 2016

Maman a tort

Depuis ma lecture de Un avion sans elle, j'ai plusieurs romans de Michel Bussi dans ma PAL, mais je ne me décidais pas à les ouvrir. J'ai finalement jeté mon dévolu sur celui-ci, séduite par son résumé prometteur d'une lecture sans temps morts...

Quand Malone, du haut de ses trois ans et demi, affirme que sa maman n’est pas sa vraie maman, même si cela semble impossible, Vasile, psychologue scolaire, le croit. Il est le seul… Il doit agir vite. Découvrir la vérité cachée. Trouver de l’aide. Celle de la commandante Marianne Augresse par exemple. Car déjà les souvenirs de Malone s’effacent, ils ne tiennent plus qu’à un fil, qu’à des bouts de souvenirs, qu’aux conversations qu’il entretient avec Gouti, sa peluche. Le compte à rebours a commencé. Avant que tout bascule. Que l’engrenage se déclenche. Que les masques tombent. Qui est Malone?

Il s'agit de mon deuxième essai avec Michel Bussi, et j'ai été ravie de retrouver la plume de cet auteur. Comme dans Un avion sans elle, l'auteur s'amuse à nous promener d'un côté puis de l'autre, disséminant des indices l'air de rien, jusqu'à ce que la révélation finale nous tombe dessus, nous laissant sur les fesses.

Comme bien souvent, nous démarrons avec deux intrigues bien distinctes: d'un côté, nous avons Malone, trois ans et demi, qui clame haut et fort que sa maman n'est pas sa vraie maman. Malone, qui ne se sépare jamais de son doudou, Gouti, une peluche toute usée en forme de rat, dont il prétend qu'il peut lui parler et qu'il lui raconte des histoires, une pour chaque jour, avec un bateau pirate, un château et une forêt des ogres... 
Bien sûr, tous les papiers officiels sont en règle, et personne ne croit Malone, à part Vasile Dragonman, psychologue scolaire, qui va à son tour se confier à la commandante Marianne Augresse.

Marianne, elle, est sur une affaire de braquage qui a mal tourné à Deauville. Le principal suspect a réussi à s'enfuir, mais il est blessé: tout porte donc à croire qu'il sera bientôt forcé de sortir de sa tanière, et Marianne veut être prête quand ce moment arrivera.
Elle n'a donc pas le temps d'écouter les propos de Vasile, qui lui paraissent irréels. Puis tout est en règle, donc pourquoi se préoccuper de ce gosse qui semble juste avoir un peu trop d'imagination?
Oui, mais Vasile est envoyé par Angie, l'amie de Marianne, or cette dernière cherche un amant qui pourrait lui faire un enfant, et le psy est plutôt craquant... 

De fil en aiguille, on s'aperçoit bientôt que les deux affaires sont évidemment liées, mais pas forcément de la manière dont on pourrait le croire...
Michel Bussi tisse son intrigue comme une araignée sa toile, et très vite on se retrouve pris au piège. Malgré quelques petites longueurs, j'ai été happée par ce récit, tournant les pages avec frénésie afin de comprendre qui est vraiment Malone et si celle qu'il appelle Maman-da est (ou pas) sa vraie maman.

Alors oui, certains détails sont facilement devinables, et je pensais vraiment que ce roman ne m'apporterait aucune réelle surprise. J'étais sûre d'avoir tout deviné dès le début, et je me disais que j'allais continuer ma lecture juste pour savoir comment tout avait été orchestré. 
Grossière erreur! Je me suis laissée complètement prendre au jeu, et si j'avais en effet quelques éléments de réponse, il me manquait quand même un certain nombre de détails pour que le puzzle soit complet.

De plus, certains rebondissements de la fin m'ont totalement prise au dépourvu, l'auteur nous réserve un twist final très bien fait et que je n'avais absolument pas vu venir. Les indices ne manquaient pourtant pas, mais pour le coup j'étais tellement obnubilée par une autre théorie (fausse, bien sûr) que je suis passée à côté: bien joué, M. Bussi!

Alors oui, parfois l'auteur se perd un peu et tourne en rond, parfois je me suis moi aussi un peu perdue dans les explications de Vasile à propos de la mémoire infantile, parfois l'insistance mise sur les hormones en furie de Marianne m'a fait lever les yeux au ciel, mais rien de bien méchant. 
Dernier point, mais là vraiment je pinaille: la couverture. Je sais qu'il y a une espèce de charte graphique dans les versions poche des romans de l'auteur, mais là vraiment j'aurais préféré qu'ils gardent la couverture originale...

Il n'empêche que j'ai passé un très bon moment en compagnie de Maman a tort (et là par contre je ne remercie pas l'auteur, grâce à qui j'ai la chanson de Mylène Farmer dans la tête) et je vous le conseille, c'est vraiment une lecture idéale pour l'été!

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mardi 19 juillet 2016

Top Ten Tuesday #129



Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.
Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et est désormais repris en français sur le blog de Froggy.


Voici le thème du jour:  Mes 10 plus gros coups de cœur de ces deux dernières années.



1. Martyrs, Livre II d'Oliver Peru.

2. Sa vie dans les yeux d'une poupée d'Ingrid Desjours.

3. Demain est une autre vie de Thierry Serfaty.

4. La voleuse de livres de Markus Zusak.

5. Désolée, je suis attendue d'Agnès Martin-Lugand.

6. Rome, tome 2 - L'Impératrice des sept collines de Kate Quinn.

7. Une fille parfaite de Mary Kubica.

8. Perdue et retrouvée de Cat Clarke. 

9. Belle de Robin McKinley.

10. Si un jour la vie t'arrache à moi de Thierry Cohen.



Et voilà pour moi! Et vous, quels sont vos 10 plus gros coups de cœur de ces deux dernières années?

jeudi 14 juillet 2016

Toyer

Je tiens à remercier ma binôme miss-gwen de m'avoir choisi ce livre pour le Livra'deux pour Pal'Addict, car sans elle nul doute que ce livre aurait encore traîné un bout de temps sur mes étagères!

 Los Angeles est la proie d'un monstre très particulier: un homme qui ne viole ni ne tue les femmes mais leur réserve un sort peut-être pire encore. Il les séduit, les kidnappe, joue avec elles, puis les abandonne à l'état de mort cérébrale. La physiatre Maude Garance est en charge des neuf victimes de celui que la presse a surnommé Toyer. Bouleversée par le sort de ces femmes, elle accepte la proposition que lui fait Sara Smith, une jeune journaliste ambitieuse: s'adresser directement au coupable par voie de presse. C'est le début d'une relation très particulière, par médias interposés, entre Maude et Toyer, qui bien vite passionne un lectorat avide de sensations. Grisé par une célébrité grandissante, Toyer commettra-t-il le faux pas qui permettra de l'identifier? 

Je ressors assez mitigée de cette lecture. Il y a du très bon, mais aussi de nombreuses longueurs. Ajoutez à cela un style parfois un peu étrange, dont j'ignore s'il vient de la traduction ou si l'auteur écrit vraiment ainsi, et vous comprendrez que j'étais bien contente d'en voir le bout.

Ca partait pourtant bien: on a Toyer, un psychopathe qui prend un malin plaisir à faire la connaissance de ravissantes jeunes femmes, qu'il séduit avant de les laisser dans un état de mort cérébrale. De jolies fleurs pâles, voilà ce qu'elles deviennent, et cela désespère le docteur Maud Garance, physiatre de l'hôpital où ces jeunes femmes sont recueillies, car les effets de la cordotomie spinale subie sont irréversibles.
Maude est contactée par Sara Smith, une jeune journaliste qui souhaite au départ avoir son avis à propos de Toyer. Puis, poussée par son chef, elle propose à Maude une tribune où elle pourrait s'adresser à Toyer, espérant ainsi le pousser à la faute et le forcer à se démasquer. Sauf que Toyer se prend au jeu et que sa médiatisation semble fortement lui plaire...

Je referme ce livre avec un sentiment particulièrement désagréable: par moments, j'ai trouvé ce récit plutôt malsain, notamment dans la relation Toyer/médias. Comme cela arrive de plus en plus fréquemment, le psychopathe se retrouve à la une des journaux, on surexpose ses "exploits", on lui offre une médiatisation qu'il ne mérite pas, le voilà célèbre alors que ses victimes, elles, sont réduites à jamais à l'état végétatif.

Quand (enfin!) Sara en prend conscience, il est trop tard: les gens se passionnent pour cette affaire, Toyer veut écrire un livre dont il reverserait les bénéfices à ses victimes, et le pire (à mon avis) est que des maisons d'éditions sont prêtes à le publier. Quand Sara, à qui Toyer écrit personnellement, veut tout stopper, elle se heurte au mécontentement et de son patron et de l'opinion publique, qui estime avoir parfaitement le droit d'être informée

Sauf que là se pose la question des limites entre information et curiosité mal placée: jusqu'où peut-on aller sous prétexte d'informer les gens? Où se situe la limite entre simple information et fascination morbide du public, qui veut sans cesse en savoir plus? Surmédiatiser les criminels en parlant d'eux sans cesse n'est-il pas dangereux? Toyer pose intelligemment la question, tout en nous montrant les dérapages que cela peut occasionner.

J'avoue que j'étais curieuse de voir comment l'auteur allait bien pouvoir traiter tout cela, et par moments j'ai enchaîné les chapitres (qui sont relativement courts) et englouti  les pages sans problèmes, tandis qu'à autres ma lecture se faisait plus laborieuse. J'ai trouvé certaines tournures de phrases bizarres, j'ai parfois dû relire certains passages à deux fois pour être sûre d'avoir bien compris ce que l'auteur voulait dire. 
Par contre, j'ai beaucoup aimé que certains débuts de chapitres ressemblent à des didascalies, ces petites notes que l'on retrouve généralement au théâtre et qui nous donnent des indices sur le lieu, l'heure, etc... et personnellement ça m'a beaucoup plu.

Cependant, à environ deux tiers du livre, on sent soudain comme un essoufflement au niveau de l'intrigue, et là les choses ont commencé à déraper. Avec un peu d'imagination, il est facile de deviner qui est Toyer, mais là n'est pas le souci. En effet, connaître son identité n'est pas le but final de ce livre, limite cela importe peu, ce qui est important est de savoir pourquoi il prend tant de plaisir à lobotomiser ses victimes. 
A partir de ce moment, j'ai trouvé qu'on commençait à tourner en rond, il y avait beaucoup de longueurs, je pense d'ailleurs que certaines coupes dans le récit ne lui auraient pas fait de mal! ^^
Puis on arrive sur la fin, machiavélique, mais qui en tant que fin ouverte laisse place à l'imagination du lecteur.

Pour ma part, cette fin ne m'a pas plu, tout comme l'évolution du personnage de Maude. Celle-ci est obsédée par ses patientes, elle leur fait subir divers tests afin de voir si leur état évolue, et comme ce n'est pas le cas tout cela a tendance à lui peser.
Maude est en colère, contre Toyer pour ce qu'il fait à ses victimes, contre Sara et les médias qui donnent à Toyer un statut de star qu'il ne mérite pas, et contre le procureur et la police qui ne font rien. Après tout, Toyer ne tue pas, donc il n'est pas une priorité, ce qui rend Maude folle. Elle vit une véritable descente aux enfers, se sent incomprise et ne prend pas que des bonnes décisions. 
Quant à Sara, il lui faut du temps pour comprendre que les décisions qu'elle prend au sujet de Toyer ne sont pas forcément les bonnes et que courir après un scoop n'est pas forcément une priorité.

Au final, Toyer est un bon pavé qui souffre de pas mal de longueurs, de personnages auxquels il est parfois difficiles de s'attacher, mais qui a le mérite de poser les bonnes questions quant au rôle des médias. A lire, même si le nombre de pages peut légitimement faire peur.

 
lecture sympa, sans plus...

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J'ai participé à ce challenge en duo avec miss-gwenn. Pour découvrir le livre qu'elle a lu, c'est par ici!

mardi 12 juillet 2016

Top Ten Tuesday #128



Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.
Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et est désormais repris en français sur le blog de Froggy.


Voici le thème du jour:  Les 10 livres de ma PAL que je n'ai finalement plus envie de lire.



1. Les tomes 2 et 3 du Roman de la Croix de David Camus.

2. Léonie, un secret de famille, de Sveva Casati Modignani.

3. Un sentiment plus fort que la peur, de Marc Levy. Je n'avais pas été plus emballée que ça par le premier tome, du coup celui-ci prend la poussière dans ma tablette, en attendant l'hypothétique jour où je me déciderai à le lire!

4. Le soleil sous la soie d'Eric Marchal.

5. Les tomes 2 et 3 de La Saga du Roi Arthur, de Bernard Cornwell. J'adore tout ce qui touche à la légende arthurienne, mais là je ne sais pas, je ne suis plus si tentée que ça...

6. La trilogie Millenium de Stieg Larsson. Rien à faire, je ne trouve ni l'envie ni le courage de m'y mettre...

7. La saga Insaisissable de Tahereh Mafi.

8. La fille du roi des Elfes de Lord Dunsany. 

9. Maestra de L.S. Hilton. Les critiques quelque peu négatives et la mention "thriller érotique" font que d'un coup je n'ai plus vraiment envie de lire ce livre, que je m'étais procuré un peu par hasard... 

10. Parce que c'était nous de Mhairi McFarlane, parce que j'ai été échaudée par la lecture d'un autre de ses livres et que du coup ça me donne beaucoup moins envie! 



Et voilà pour moi! Et vous, quels sont les 10 livres de votre PAL que vous n'avez plus envie de lire?

lundi 11 juillet 2016

Miss Peregrine et les enfants particuliers, tome 2 - Hollow City

Une fois encore, je peux remercier Alhoa pour son choix judicieux pour cette nouvelle session du Lecture en duo, car sans elle je n'aurais pas sorti ce livre de ma PAL avant des lustres...

Jacob et les enfants particuliers sont désemparés: Miss Peregrine, changée en oiseau, est prisonnière de son état suite à l’attaque des Estres, des âmes damnées, sur l’île de Cairnholm. Les voilà donc livrés à eux-mêmes. Après avoir essuyé une tempête entre Cairnholm et le continent, Jacob et ses amis s’échouent sur une rive de Grande-Bretagne, en 1940, alors que la Seconde Guerre Mondiale fait rage. Entre fuir des Estres déguisés en soldats, des rencontres avec des animaux singuliers, et la recherche de la dernière Ombrune en liberté afin de redonner à la directrice de l’orphelinat sa forme humaine, cette deuxième aventure de la série s’annonce palpitante et pleine de frissons!

On m'avait dit, suite à ma lecture en demi-teinte du tome 1, que celui-ci était meilleur. Et si, dans un sens, c'est on ne peut plus vrai, il n'empêche qu'une fois encore il manque un je ne sais quoi pour totalement me convaincre que cette série vaut le détour.

Nous reprenons l'histoire pile là où nous nous étions arrêtés à la fin du premier tome. Du coup, si vous l'avez lu il y a un bout de temps, je vous conseille de relire la fin ou de vous trouver un bon résumé afin de ne pas être trop largué.
De ce fait, j'avoue avoir grandement apprécié avoir la photo de chaque enfant particulier au début de ce tome, ainsi qu'un rappel de sa particularité. Cela ne m'a pourtant pas empêchée de me mélanger encore un peu les pinceaux, j'ai vraiment du mal à savoir qui est qui, encore que cela s'est amélioré au fur et à mesure que j'avançais dans le récit.

J'ai lu ce livre assez rapidement, de ce côté-là rien à redire, Ransom Riggs sait parfaitement comment captiver son lecteur et lui donner envie de tourner les pages encore et encore pour enfin connaître la suite. De plus, le livre en tant qu'objet est une nouvelle fois magnifique, ce qui ne gâche rien.
C'est fluide, bien écrit, ça se lit tout seul, on voit que l'auteur maîtrise parfaitement son sujet. Si on ajoute à ça les nombreuses péripéties auxquelles sont confrontées nos jeunes héros, il devient en effet difficile de s'extirper de ce bouquin, tant c'est addictif.

Et pourtant, malgré toutes ces qualités j'ai le sentiment d'être une fois encore passée à côté. Je me suis parfois ennuyée, j'ai trouvé le temps long et aussi que les enfants s'en sortaient toujours bien et presque (trop) facilement. Alors oui, je sais, c'est un livre jeunesse, et je pense encore une fois que c'est là que le bât blesse: j'ai définitivement passé l'âge du public visé, je le sais, je le sens. Là où certains réussissent quand même à emporter ma totale adhésion, ce n'est hélas pas le cas ici, malgré tous les bons points que j'ai pu relever dans ce roman.

Il n'en reste pas moins que l'auteur termine son récit sur un cliffhanger très réussi, qui me donne malgré tout envie de lire le troisième et dernier tome. C'est bien trouvé, même si je m'en étais un petit peu doutée, et je lirai donc la suite (et fin) des aventures de ces enfants particuliers, car je n'aime pas laisser une série inachevée, et aussi parce que ces gamins sont quand même super attachants que j'ai envie de savoir comment tout cela va se terminer pour eux!

lecture sympa

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