lundi 13 février 2017

Le chat Catia mène l'enquête, tome 3 - Plumes... et emplumés!

En général, quand je participe à une masse critique je coche des livres susceptibles de me plaire, mais pas que. Je choisis toujours un livre qui se situe hors de ma zone de confort, un livre sur lequel en temps normal je ne me serais pas retournée. C'est justement ce type de livre qui a été choisi cette fois-ci, et je me dis que la prochaine fois je ferais peut-être mieux de m'abstenir... 

Dans cette nouvelle collection, qui s’écarte totalement de son style habituel, Gérard Chevalier propose une belle originalité: son héroïne et narratrice!
Catia, minette quimpéroise "surdouée", mène l’enquête en assistant son maître,

journaliste d’investigation, dans ses recherches. Elle maîtrise le langage humain et emploie parfois des termes fleuris pour juger les comportements des "bipèdes".
L’auteur signe un ouvrage à la fois tendre et très drôle, laissant la part belle au suspense, qui ravira les amateurs de romans policiers, de Bretagne et les amoureux des chats… Un remède à "la crise", une pause entre les soucis.
 

Je suis sur une grande poubelle dans la petite rue de la Providence. J’attends Gérard Chevalier... Ah, le voilà, avec sa dégaine de John Wayne anémié.
— Bonsoir Catia. Alors, pourquoi vouliez-vous me voir? dit-il en posant sa tablette à côté de moi.
Je tape à une vitesse stupéfiante le plan phénoménal que j’ai imaginé pour me rendre plus célèbre encore. Enfin... NOUS, hélas... À la fin de sa lecture il reste figé.
— Mais... C’est insensé! bredouille-t-il. Pourquoi voulez-vous disparaître aussi? Vous n’êtes que l’héroïne de mes romans ! Il n’y a que moi qui dois disparaître, si j’accepte votre combine fumeuse…
S'ensuivront des investigations et une pagaille médiatique hallucinante, de quoi atteindre une notoriété quasi-mondiale!


Je n'ai rien contre les romans loufoques, une fois de temps en temps lire un bouquin un peu barré ça fait du bien! Quand il est supposé être écrit par un animal, là encore ça ne me dérange pas, la preuve j'ai Demain les chats qui m'attend dans ma PAL. Seulement, il faut que ce soit bien écrit et qu'il y ait un minimum de cohésion, c'est le genre de narration où en général ça passe ou ça casse. Et là, malheureusement, ça casse.

Déjà, je m'attendais à ce qu'il y ait une enquête policière. A la lecture du résumé, on nous dit bien que Catia aide son "bipède" dans ses recherches. Sans doute est-ce le cas dans les 2 tomes précédents, qu'il n'est pas nécessaires d'avoir lus pour lire celui-ci.
Du coup, je m'interroge avant de me rendre à l'évidence: point d'enquête à proprement dit dans ce livre. Dommage, mais bon, il doit bien y avoir autre chose à se mettre sous la dent!

Alors oui, il y a Catia, mais attention car la minette a un caractère assez particulier et mieux vaut pour vous que vous la caressiez dans le sens du poil. Catia est narcissique, elle aime qu'on s'occupe d'elle, et depuis que son humain a une femme et, pire encore, un bébé nommé Rose, eh bien il s'intéresse moins à son chat. Certes, l'animal, fin gourmet aux goûts de luxe et surdoué, veut bien jouer les nounous, mais à la condition que personne ne lui vole sa place de numéro 1 dans le cœur des gens qu'elle aime. 
Car oui on la laisse seule veiller sur l'enfant, en cas de problème no souci, Catia n'a qu'à envoyer un message pour dire "hey, bébé a faim/la couche sale/se réveille de la sieste", c'est pratique, pas besoin de payer pour une "vraie" babysitter!
Mais quand Catia s'aperçoit que Rose a la préférence, elle décide de mettre au point son enlèvement.

Catia, capable de communiquer en langage humain via une tablette, va donc mettre au point un plan "infaillible" qui devrait lui rendre les faveurs de son "bipède". A partir de fausses lettres anonymes et avec l'aide de Gérard Chevalier, l'humain grâce à qui elle peut publier des livres dont elle est la narratrice, elle va faire croire à son enlèvement. Et par-là aussi à celui de l'auteur, lui apportant une gloire qu'à son avis il ne mérite pas.

Ce quiproquo aurait pu être très drôle, un peu comme un vaudeville ou une bonne pièce de théâtre de boulevard, sauf que c'est brouillon et un peu trop criard. Le policier, Yvon, passe son temps à hurler, quasiment tous ses dialogues sont en majuscules. Ca se dispute, ça crie, ça utilise un langage de charretier, bref ça m'a fatiguée et au final je suis passée totalement à côté.

Ajoutez à cela que Catia est limite détestable, qu'elle a un caractère de cochon (pour ne pas dire autre chose) et un langage assez fleuri, vous comprendrez que j'ai eu du mal. Le chat qui décide de faire croire à sa disparition et à celle de son nègre (je ne vois pas comment appeler l'auteur autrement pour le coup) afin de retrouver un amour qu'elle n'a jamais perdu et une notoriété qu'elle juge méritée, c'était un peu gros.

En fait, j'ai l'impression que l'auteur a volontairement grossi le trait: sa Catia n'est absolument pas sympathique, du coup dur dur de s'y attacher alors que c'est quand même le personnage principal! Sauf qu'à force de trop vouloir en faire, ça a fini par me lasser. Grossir le trait, ok, mais là c'était trop, du coup ce qui aurait dû être drôle ne l'était pas et c'était plus lourd qu'autre chose. A force de trop vouloir en faire, je trouve qu'il dessert finalement son livre, c'est dommage!

De ce fait, j'ai également eu l'impression que l'auteur cherchait à se faire mousser, entre les différents rappels de ses précédents textes et cette façon de se mettre lui-même en scène dans son livre. Peut-être n'est-ce pas son intention, mais c'est ainsi que je l'ai ressenti. Dommage une fois encore!
Restent les interventions en breton, chacune traduite en note de bas de page, que j'ai bien appréciées, et quelques scènes qui m'ont fait sourire. Autrement, j'ai trouvé le temps long (alors que le livre fait 167 pages) et j'étais contente d'en voir la fin. 

Le quiproquo était un peu gros, le "personnage" principal trop centré sur son nombril (chaque fois qu'elle pense aux conséquences de son acte et à l'affolement que pourrait causer sa disparition, hop magie quelque chose vient la distraire), du coup ça a été une petite déception, j'attendais plus de ce livre que les caprices de diva d'une minette jalouse. Dommage!

lecture décevante

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Encore merci à Babelio et à leur Masse Critique pour m'avoir permis de découvrir ce livre!


Merci également aux Editions du Palémon pour cet envoi!

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